Presque tous les débats que je suis, sur les media, tentent, en vain – du moins en ce qui me concerne – de nous faire avaler telle ou telle « judicieuse » solution qui sauve et fasse avancer notre chère patrie dans la bonne voie. Après une succession de coups d’Etat, dialogues politiques avortés, assises nationales sans conséquences, projets improvisés et, donc, évidemment mal étudiés, réalisations qui n’honorent guère et autres slogans tapageurs : lutte contre la gabegie, président des pauvres, président des jeunes, etc. ; la Mauritanie demeure toujours dans l’impasse. Aujourd’hui, la classe politique reste intimidée par l’ex-chef félon d’état-major de la Présidence ; la jeunesse, sauvagement politisée, est piégée par le putschiste récidiviste ; et les pauvres trahis, par leur président autoproclamé qui semble ignorer l’antinomie entre lutte contre la gabegie et enrichissement de son entourage, au détriment des populations. Ce noble et importantissime combat exige un préalable : réviser la composer des tribunaux, en respect total de la séparation des pouvoirs et des règles de compétences. La valeur d’une telle décision tient à sa stricte application, de manière juste et équitable. D’où l’importance d’y associer tout le monde, par des assises nationales et autres dialogues politiques, car l’Etat, pour autant qu’il veuille vraiment être de droit, ne peut que représenter la collectivité nationale et pas uniquement l’ex-général et ses partisans.
Les politiques et intellectuels mauritaniens – parfois au sein d’un même groupe ou parti – ne partagent ni la même vision, ni la même stratégie, ni les mêmes principes et valeurs, ni les mêmes arrière-pensées, bien que nous appartenions, tous, à la même foi, c'est-à-dire la soumission, pleine et entière à Dieu, l'islam. Comment donc d’hypocrites ennemis peuvent-ils se réunir à la même table et discuter, avec force langue de bois et en totale absence d’objectivité, de solutions à des problèmes non dévoilés ni diagnostiqués ? Comment d’égoïstes et opportunistes politiques qui ignorent les sources de nos maux, peuvent-ils nous y apporter de justes solutions ? Quel l’intérêt, aux dialogues politiques et nationaux, si leurs participants manquent de patriotisme et de lucidité sur ce qui nous éprouve, cruellement, chaque jour ?
Pour sortir de l’impasse, il faut, tout simplement, concentrer les débats sur l’éducation de notre jeunesse, maîtresse de l’avenir de notre pays. J’en suis intimement convaincu. Nous avons à investir dans la construction d’établissements modernes qui respectent les normes, honorent et motivent le corps des enseignants et les élèves. Nous avons à revoir les salaires des éducateurs, en prenant en considération le niveau de vie, les conditions de travail, le logement et les transports. Nous avons à revoir leurs conditions de recrutement, de formation, d’affection et d’avancement. Nous avons besoin de former des assistants sociaux et des surveillants spécialisés, pour l'encadrement. Nous avons besoin de fonder et former des directions structurées, organisées et informatisées, capables d'atteindre des objectifs clairement formulés et accessibles. Nous avons besoin d'un programme scolaire qui se réfère aux principes et valeurs islamiques repensées dans notre contexte contemporain, c'est-à-dire qui cultive et transmet, via textes et exemples, des attitudes fondamentalement musulmanes. Nous avons besoin d’une éducation qui inculque, aux générations montantes, combien l’union fait la force ; une éducation qui cultive l’esprit de solidarité et de fraternité ; une éducation qui respecte la science et le mérite ; une éducation qui nous rende à notre fierté d'être musulman ; une éducation qui entende la synonymie entre islam et responsabilité, une responsabilité non pas synonyme de culpabilité mais d’engagement dynamique ; une éducation qui développe l’intelligence, une éducation qui refuse l’hypocrisie, une éducation qui exige l’excellence, une éducation qui a pour référence l’islam vivant, pur et dynamique, et pas un ersatz détourné, figé, irresponsable ; une éducation qui exige l’enseignement et la maîtrise totale des bases du fiqh, une éducation qui honore le travail physique (agriculture, travaux publics, etc.), une éducation qui magnifie la diversité culturelle, une éducation qui encourage la récitation du Saint Coran, par l’entretien de mahadras (école coranique) en chaque quartier et localité du pays, une éducation qui sensibilise, une éducation qui incite à une tenue vestimentaire correcte et respectueuse, une éducation luttant, positivement, contre tous les fléaux sociaux (tabac, délinquance, drogue et alcool) qui pervertissent notre jeunesse et nos écoles ; une éducation sur mesure : sections pour l’agriculture, sections pour les sciences médicales, sections pour les nouvelles technologies, pour l’interprétariat, les sciences économiques ; des lycée militaires, des lycées industriels, etc. ; afin de bien filtrer et préparer nos futurs spécialistes. En un mot, une éducation qui éduque. Vraiment.
Nous voulons une éducation prometteuse et moderne, une jeunesse musulmane, unie, solidaire et travailleuse, une Mauritanie réellement islamique et développée. Nous avons déshonoré notre passé millénaire. Essayons, tout de même, de construire et de garantir notre avenir, avec une bonne éducation, sur tous les plans.