La décision d’organiser le vingt-septième Sommet de la Ligue Arabe en Mauritanie a été à la fois courageuse, nécessaire et visionnaire.

Courageuse : rares sont les dirigeants du monde d’aujourd’hui (qu’ils soient arabes ou autres) qui auraient pris une telle décision dans un contexte aussi troublé. Le Maroc s’étant désisté, personne n’avait pensé que la Mauritanie pourrait avoir « l’outrecuidance » de proposer sa candidature à l’organisation de ce grand rendez-vous.

D’aucuns pensaient que la Mauritanie, ce petit pays dont les moyens sont sans commune mesure avec ceux de la plupart des autres pays arabes, ce pays auxquels beaucoup d’autres jetaient des regards interrogateurs, ne se serait jamais porté candidat, en tout cas pas avant des décennies et surtout pas en 2016 !

C’est donc la détermination et le courage dont fait preuve son Excellence le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui se sont une fois de plus, vérifiées.

Nécessaire : cette décision a aidé à sortir la Ligue Arabe de l’impasse qui risquait d’entraver ses activités. En proposant une issue rapide à une situation qui, en perdurant, aurait eu des conséquences difficilement évaluables, notre pays a eu le bon réflexe au bon moment.

Visionnaire : cette décision dénote aussi d’une vision certaine, de la capacité de porter le regard au-delà du court terme, de l’immédiat. En effet, l’image de notre pays sera différente de celle véhiculée avant la tenue du Sommet. Notre image en sort renforcée, notre pays grandi. Maintenant que les dirigeants du monde entier (et pas seulement arabes), maintenant que des centaines, voire des milliers de journalistes, diplomates, invités, venus des quatre coins du monde ont de leurs propres yeux constaté les transformations profondes qui s’opèrent à la vitesse grand V dans notre pays, alors ils parleront de la Mauritanie différemment.

Ils sauront que nous sommes entrés de plein fouet dans le concert des nations modernes, fortement présentes et significativement influentes.

Aujourd’hui, tous les Mauritaniens sont fiers. Fiers de leur pays, fiers de leur citoyenneté, fiers de leur Président.

Je suis observateur attentif depuis plusieurs décennies, de la scène politique, sociale et économique nationale et j’ai rarement vu un consensus aussi large sur la pertinence de l’organisation de ce Sommet chez nous. 

Que ça soit dans la rue, au marché ou dans les bureaux, tous n’ont qu’un mot à la bouche : « Merci Monsieur le Président ».

Merci de nous avoir fait relever la tête, merci d’avoir forcé le reste du monde à parler de nous, d’avoir suscité le respect et l’admiration.

Merci d’avoir démontré, preuves à l’appui, à ceux qui n’en étaient pas certains, que notre pays jouit de la stabilité et de la sécurité malheureusement absentes chez bon nombre d’autres pays arabes et africains.

Ils savent maintenant, ceux qui en doutaient, que nous pouvons agréablement surprendre, que nous pouvons organiser de main de maître une manifestation aussi grandiose, à la satisfaction unanime de tous les participants.

Il faut maintenant transformer l’essai. La balle est dans notre camp, nous Mauritaniens. A nous d’exploiter à bon escient ce coup d’essai qui s’est avéré un coup de maître.

Il y a des moments où le citoyen ordinaire éprouve un sentiment indicible de grande fierté d’appartenir à son pays et à lui seul. Nous vivons un de ces moments-là.

 

Ishaq Ahmed Cheikh Sidia