Le dernier sommet de la Ligue arabe s’est tenu le 25 juillet, à Nouakchott, en Mauritanie, en présence de seulement six chefs d’État.
Les dirigeants arabes qui n’ont pas assisté au 27e Sommet de la Ligue arabe, en Mauritanie, parce que l’organisateur est un petit pays pauvre, ont donné à leur peuple et au monde une image désastreuse d’eux-mêmes.
Il est permis de penser que ces dirigeants ne représenteraient leurs pays qu’à la condition qu’ils soient hébergés dans des hôtels 5 étoiles, avec piscine et cuisine de maître.
On est donc loin du sacrifice ultime de leur vie que leurs peuples croient qu’ils feraient sans hésiter pour leurs pays.
Tout le monde sait que la Ligue arabe a toujours été un outil de leadership et de rayonnement pour certains «grands» pays de la région, leur permettant de parler aux noms d’un ensemble de nations sur un espace géographique étendu.
Nul ne doute dans le monde arabe et ailleurs, des divergences des membres de cette Ligue qui n’a jamais, à aucun moment de son histoire, été à la hauteur de l’enjeu du moindre défi auquel la «oumma» (nation) a été confrontée, qu’il s’agisse de menaces, de terrorisme, de règlements de conflits, d’intégration économique, de circulation des biens et des personnes…
Puisque cette Ligue arabe n’a pas de pouvoir supra-étatique, que les divergences entre ses membres et sur son leadership sapent la pertinence de toute décision, seuls quelques pays souscrivant à certaines résolutions les appliquent.
Ce statu-quo d’inaction est entretenu par quelques membres pour plaire aux puissances occidentales afin qu’elles restent les maîtres incontournables du jeu dans la région, excluant de facto tous échanges inter-arabes pouvant créer une zone de prospérité économique viable. Ces mêmes membres n’accepteraient jamais la constitution d’une organisation supranationale pouvant intervenir dans la gestion de leurs pays.
Ainsi la Ligue arabe, depuis sa création, a été maintenue dans un environnement politique fossilisé en dehors des évolutions de l’histoire de notre monde.
Chaque sommet de celle-ci a toujours acté et confirmé son impuissance et donc son inutilité.
Dans ces conditions et à défaut de la mise en place d’une institution de relève, les petits pays ou ceux dont le poids est marginalisé ne doivent plus, sans réelles perspectives sur leurs intérêts, continuer à renforcer les rôles et les influences politique, économique, culturelle et militaire de certains membres.
Pour revenir au dernier sommet et au traitement de mépris réservé à la Mauritanie, les petits pays ou ceux considérés comme tels, peuvent ne plus jouer la solidarité inter-arabe et chercher de nouveaux alliés stratégiques pouvant les aider dans l’obtention de l’assistance technique et financière dont ils ont tant besoin.
Pour être plus clair, personne ne pourrait blâmer après ce sommet de mépris, la Mauritanie si elle rétablirait ses relations diplomatiques avec Israël et qu’elle s’appuierait sur ce nouvel allié pour assurer sa sécurité et sa stabilité.
* Paris, France.