Juillet 2016. Nouakchott, capitale de la Mauritanie, s’apprête à abriter le vingt septième Sommet arabe ! Non, vous ne rêvez pas, chers compatriotes. Vous êtes bien dans votre propre pays, lequel n’a désormais plus rien à envier aux autres.
Une manifestation grandiose par le nombre de chefs d’Etat qui seront présents, par l’affluence estimée à des centaines de participants, par la lourde logistique nécessaire à son bon déroulement. Mais aussi et surtout, par l’organisation impeccable, multiforme, qui doit en assurer la réussite.
Qu’il est loin le temps où nous baissions la tête lorsqu’après un séjour hors du pays, nous débarquions chez nous, dans le minuscule aéroport de Nouakchott : cohue indescriptible, tapis « roulant » en panne, piétiné par une fournée de voyageurs, commis, porteurs, piaillant, gesticulant, jouant des coudes, s’invectivant, qui à la recherche d’un bagage, qui en simple spectateur, que sais-je encore ? Aujourd’hui, l’aéroport international Oumtounsi est là, matérialisant et couronnant huit années d’efforts colossaux, tangibles, visibles, indiscutables et indiscutés. Une réalisation, parmi tant d’autres, à marquer d’une pierre blanche.
Qu’il est loin le temps où l’arrivée d’un hôte de marque constituait un évènement et était retenue comme date indélébile. Aujourd’hui, ce sont des Chefs d’Etat qui foulent notre sol en masse et en même temps. Qui aurait pu imaginer, il y a quelques années que ce serait possible un jour.
Qu’il est loin aussi le temps où en déambulant dans notre jeune capitale, on ne pouvait pratiquement pas trouver une route praticable. Aujourd’hui, celui qui vient à Nouakchott après cinq ans d’absence, ne reconnaît plus sa chère ville. Après l’agréable surprise du nouvel aéroport international, le visiteur est immédiatement happé par les larges avenues qui s’offrent à son regard. Il se dit que Nouakchott s’est définitivement donné les moyens d’entrer dans la modernité.
Cependant, la modernité est d’abord tributaire de nous, mauritaniens, fils de ce pays, tributaire de notre comportement, de notre civisme, de notre responsabilité. En effet, les infrastructures merveilleuses édifiées sous l’actuel régime par la volonté d’un Président, son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, sont pour nous tous, pour les générations futures, pour la Mauritanie. Notre devoir est donc de les préserver.
Ce devoir passe par une prise de conscience de l’appartenance à ce pays, prise de conscience qui dicte de lui vouer un amour et une fidélité absolus et de chercher par tous les moyens à pérenniser ces acquis.
Il est chimérique de vouloir mettre en place toutes ces infrastructures dans un pays qui ne jouit pas de la paix et de la sécurité. Pouvait-on en parler il y a sept ou huit ans ? Que nenni ! Là encore, notre gratitude est totale pour le pouvoir en place. Œuvrons à préserver la quiétude et la stabilité de notre chère patrie, car il en va de notre avenir commun.
Le Sommet arabe qui se tiendra à Nouakchott les prochains jours, devra être l’occasion pour nous tous, citoyens de ce pays, de prouver que nous avons changé. C’est une occasion unique de laisser une excellente impression à nos invités par nos comportements exemplaires, notre modernisme, notre hospitalité.
Bannissons certains gestes et attitudes qui ne cadrent plus avec le monde et les exigences d’aujourd’hui et marchons main dans la main vers plus de progrès et de prospérité. Ce n’est qu’à ce prix que notre image luira de mille feux.
Ishaq Ahmed Cheikh Sidia