IRA : Hamady, Ahmed Hamdi et Ould Zakaria mis à leur tour aux arrêts

4 July, 2016 - 16:40

La traque des cadres et militants de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA)  se poursuit de plus belle. Ainsi, le chargé de communication du mouvement Hamady Ould Lehbouss, Ahmed Ould Hamdy  et Ahmed Ould Zakaria (militants) ont été arrêtés dans le centre ville de Nouakchott et conduits vers une destination inconnue. Hamady était intervenu sur une radio étrangère pour nier en bloc les accusations portées contre son organisation et étaler le dépit des autorités, suite à la réception organisée au département d’Etat  en l’honneur de leurs leaders. Quelques heures avant, ils avaient organisé une conférence de presse au domicile de leur président Birame Dah Abeid au PK 10 (Riyadh).

Issa Ould Alioune, cadre de l’organisation avait refuté, lors de cette rencontre avec les journalistes, les allégations des autorités et réitéré le principe qui guide leur action: «Nous avons organisé pendant plus de seize mois d’affilée des activités (marches et sit-in) entre 2014 et 2016, à raison de deux à trois manifestations par semaine, et jamais aucun policier n’a été attaqué et aucun bien appartenant à l’Etat n'a été endommagé », a déclaré Issa. «Au contraire, durant cette période, ce sont les membres de l’IRA qui étaient régulièrement bastonnés par la police, brutalisés, sans aucune riposte de leur part. Nous sommes restés fidèles à notre ligne de lanon-violence », a-t-il fait remarquer.

Selon Issa Ould Alioune, «les autorités sont en train de suivre le plan diabolique de Saad Ould Louleid (NDLR transfuge du mouvement), visant à cibler la communauté négro-africaine membre d’IRA, ce qui suppose une stratégie mûrie visant notre organisation », a-t-il énoncé. Il a noté qu’à ce jour, nul ne sait les lieux où sont détenus les membres arrêtés d’IRA, soulignant que le Procureur de la République deNouakchott-Ouest a refusé la demande de Boubacar Messaoud, président de SOS Esclaves et membre de la Commission nationale contre la
torture, d’accéder aux détenus, malgré la ratification par la Mauritanie de la Convention internationale contre la torture qui exige que tout détenu reçoive la visite d’un avocat et d’un membre de sa famille au premier jour de son arrestation.
D'ailleurs, les responsables de l’organisation ont exprimé leur vive inquiétude quant aux conditions de détention de leurs membres. A les en croire, Diop Amadou Tidjane (troisième vice-président) et Abdallahi Matalal Saleck (reponsable de la section de Sebkha) auraient été torturés à la première compagnie  où ils étaient détenus avant d’être acheminés à l’école de police.

Enfin, Issa a mis au défi les autorités mauritaniennes de présenter la moindre preuve démontrant la présence sur les lieux où se sont déroulés les évènements du 29 juin dernier, d’un des membres d’IRA actuellement en détention. S’agissant de Abou Enass qui a porté le gilet pare-balle de la police avec une grenade à la main et dont laphoto fait le tour des réseaux sociaux, Issa s’est demandé pourquoi cette personne n’a pas été arrêtée par la police, bien qu’elle soit certainement connue.