IRA récuse les violences et condamne les arrestations de ses militants

4 July, 2016 - 04:37

Le mouvement abolionniste IRA a dénoncé ce dimanche (3 juillet), lors d’une conférence de presse, tenue au domicile de son président à Riyadh, l’arrestation arbitraire et la répression aveugle contre ses militants. La liste des personnes arrêtés s’est allongée avec l’interpellation ce dimanche vers le coup de 11 heures du président du comité de la paix de IRA, Khattri ould Rahel qui rejoint ainsi le
vice-président Amadou Tidjane Diop, Balla Touré, secrétaire aux relations extérieures, l'activiste Mohamed Razgua, sympathisant
d'IRA-Mauritanie, Abdellahi Matalla Saleck responsable de la section
IRA de Sebkha ainsi que les militants Moussa Biram, Jemal Beylil, et
Samba Fall. Le mouvement abolioniste dénonce  avec énergie les perquisitions illégales opérées par la police aux domiciles de Balla et de Diop sans aucun mandat, ainsi que le bureau de l’association
POP-DEV, dont les  ordinateurs ont été emportés.
Occasion a été mise à profit au cours de cette conférence de presse pour présenter aux journalistes Vatma-Jemal Achour, et sa sœur Ghamou, fracturées aux bras, lors de la répression de la marche pacifique du
vendredi dernier au cours de laquelle un autre militant du nom Samba Aly Diagana avait été blessé légèrement.
Par  la même occasion, l’organisation abolitionniste a condamné les
affrontements du mercredi dernier et récusé toute violence tout en
réitèrant de manière sollennelle «  sa position originelle contre toute forme de violence d'où qu'elle émane et fait endosser l'entière responsabilité des émeutes du 29 Juin à Nouakchott au gouvernement
mauritanien ». Un gouvernement qui use, à en croire les partisans de Biram Dah Abeid, à travers des médias publics et privés apprivoisés, et dressés à la vindicte communautariste, à l'appel au meurtre et à la violence contre une communauté pour avoir aspiré à ses droits à la
dignité humaine, contre des individus pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression et d'association.
IRA-Mauritanie a lancé, à travers une note d’information, un appel à toutes ses militantes et militants, "de maintenir la mobilisation très large et continue, contre les arrestations arbitraires et disparitions
forcées, mais aussi contre l'esclavage, le racisme, et l'arbitraire sous toute ses formes qui gangrène la société et l'Etat mauritaniens et de ne céder ni à la peur que vise à leur insuffler le pouvoir, ni à
la provocation qui représente la seconde alternative de la stratégie du régime de Mohamed ould Abdel Aziz". Les abolitionnistes soulignent  que les différents commissariats de police de Nouakchott,
ont été transformés en centre de détention de dizaines de personnes victimes de ce fameux déguerpissement musclé qui a tourné à l'émeute. Ces personnes humbles, toutes de la caste Hratin et qui habitaient les lieux en question, sont, à l'instar des membres d'IRA, internées depuis plusieurs jours et sans aucun contact avec leurs familles ou des avocats.
Réitérant à travers sa note d’information, «sa position originelle et intangible qui est son attachement à la ligne du combat pacifique et non-violent, basée sur le respect de la légalité nationale et
internationale »,  IRA-Mauritanie  condamne « la violence avérée, disproportionnée et à caractère raciste de la police mauritanienne
tout en condamnant toute autre violence éventuelle d'où qu'elle émane».
Elle «  clame haut et fort son soutien inconditionnel et sans resserve, à toutes les victimes d'injustice, de racisme, d'esclavage ou toutes autres formes de violations des droits et de la dignité de
la personne humaine : donc notre soutien aux humbles familles Hratin, privées de logements dans leur propre pays et violentées, par les autorités ».
IRA affirme que parallèlement à l'oppression que subissent les populations mauritaniennes Hratin et Noires sur les terres de culture et de pâturages, les franges urbaines de ces mêmes populations subissent la ghettoïsation, la paupérisation, l'exclusion des services
sociaux de base, la privation des papiers d'état civil, la violence policière gratuite et la privation de la propriété foncière urbaine.
Enfin, l’organisation abolionniste « lance un appel à toutes militantes et militants à redoubler les efforts de mobilisation
continue et pacifique, sans céder ni à la peur ni à la provocation et ce jusqu'à la libération des détenus d'opinion Amadou Tidjane Diop, Balla Touré, Abdallahi Saleck, Moussa Biram, Jemal Beylil, Mohamed
Razgue et tous les autres anonymes qui remplissent les cachots inhumains de la police de Nouakchott ».