Kiffa se sent encore marginalisée. La population grogne. Car, après des mois brûlants, marqués par la disette et la soif, la ville replonge, à nouveau, dans l'obscurité. Avec les longues nuits de Ramadan, les coupures du courant se succèdent à qui mieux-mieux, les grands magasins se plaignent de pertes importantes, les produits avariés et invendables jonchent les rues et gonflent les poubelles.

Le fût d'eau, tiré à dos d'âne, atteint les mille ouguiyas, plusieurs quartiers ne sont pas alimentés et se résignent à se contenter de jerricans de vingt litres. Voilà comment l’inquiétude s’empare des citoyens, en cette période de vaches maigres. Il n’en faut pas plus pour que le discours de l’opposition s’enracine dans les milieux reculés de la ville