Vaine entreprise, monsieur Niang Daouda, que de vouloir enterrer la vérité ! Quand on parle, on accorde, certes, à d’autres le droit de répondre mais ce n’est pas tout d’écrire ou de parler, encore faut-il dire la vérité, surtout si l’on prend l’engagement d’éclairer l’opinion. Nous allons, nous, nous y employer ; en commençant par rappeler que la société de gardiennage El Barakat, dont vous reconnaissez être le directeur général, n’existe plus que dans l’illégalité, suite à la décision officielle d’annuler les récépissés des dix-huit sociétés de gardiennage reversées à la MSP. Belle occasion, au demeurant, de vous demander, en ce mois béni de Ramadan, de payer les deux mois d’arriérés de salaire de vos anciens employés…
La MSP est régie par la loi 2009-025 du 07 Avril 2009 et le décret 066-2011 du 24 Février. Aucun de ces deux textes n’évoque l’âge d’une seconde retraite que vous appelez « limite d’âge ». La société a été, précisément, constituée pour les retraités, sur promulgation du président du Haut Conseil d’État, chef de l’État, conformément à son article 12. Celui-ci stipule qu’« aucun préposé ne peut exercer les activités énumérées à l’article 2 de la présente loi, s’il ne remplit pas les conditions suivantes : être de nationalité mauritanienne ; bénéficier de ses droits civiques et n’avoir jamais été condamné pour crime et délit ; avoir accompli son service militaire ou national, ou être retraité des forces armées et de sécurité ; être âgé de 20 ans, au moins ; avoir les facultés physiques, mentales et psychiques nécessaires à l’exercice de ces activités ; et disposer d’un certificat d’aptitude professionnel. »
Comment Niang Daouda peut-il parler de « l’application stricte des textes » ? A quoi se réfère-t-il ? La note de mise en préavis MSP/DRH stipulait que, « conformément aux dispositions des lois 67-039 du 17 Février 1967, 2009-025 du 07 Avril 2009, du règlement intérieur de la MSP et en raison de votre âge avancé, nous nous trouvons dans l’obligation de nous passer de votre collaboration. Nous vous demandons de vous considérer en préavis d’un mois, à compter du 1erMars 2016, et de noter qu’à compter du 1er Avril 2016, tout lien de droit aura cessé d’exister, entre vous et la MSP […] ».
Or la loi 67-039, du 03 Février 1967 – et non pas du 17 Février, comme la datait distraitement ladite note – a institué un régime de sécurité sociale, sans aucun rapport avec l’âge de retraite. Quant à celle 2009-025 du 7 Avril 2009, elle se borne à déclarer, comme on l’a dit plus haut, que tant que le préposé jouit de ses facultés physiques, mentales et psychiques, il peut continuer à exercer les activités énumérées à l’article 2 de ladite loi.
Par ailleurs, on trouve, dans la lettre N° 000203 du 17 Mars 2015, adressée à tous les inspecteurs régionaux du travail, la recommandation suivante : « Au vu de tout ce qui précède, je vous invite, avant d’entamer toute tentative de conciliation, à vous assurer que la plainte n’émane pas d’une entreprise régie par les dispositions de la loi 2009-025 » (lettre signée par le Directeur du Travail, en la personne de monsieur Mohamed Mahmoud ould Mohamed Sghair). Enfin, comment Niang Daouda peut-il confirmer et témoigner de la convocation et de délibérations d’une Assemblée Générale, déclaration non concordante, malheureusement, avec les faits ; plus exactement, mensongère ?
Le libellé du préavis fait preuve du plus vulgaire égoïsme d’un employeur qui décide de licencier un employé quis’est acquitté fidèlement de sa mission, pendant plus de quatre ans, sans la moindre faute de service. Quant à la solvabilité des dirigeants de la MSP et leur rigueur, comment Niang Daouda, tout-à-la fois salarié à la MSP et directeur général d’une autre société de gardiennage concurrente – contrairement à l’article 14 du contrat de travail stipulant que le salarié s’interdira, pendant toute la durée du contrat et en dehors de celle-ci, tout acte pouvant concurrencer son employeur pour quelque cause que ce soit – pourrait-il faire preuve d’impartialité, loyauté et rigueur, en cette occurrence ?
Comment Niang Daouda se permet-il de dire qu’il n’y a « ni querelle, ni polémique, entre la MSP et qui que ce soit », feignant d’ignorer les articles de presse et lettre ouverte adressée au Président de la République (2) ? Comment peut-il« simplifier » le licenciement de cent vingt-deux employés : deux ex-capitaines, un ex-lieutenant, treize ex-sous-officiers supérieurs et cent six soldats, frappant ainsi cruellement cent vingt-deux foyers, d’une mesure aussi injuste qu’arbitraire ? Comment Niang Daouda peut-il feindre d’ignorer la lettre n° 291 du Ministère de l’Intérieur, adressée à sa Direction générale, demandant de bien vouloir instruire cette situation, conformément à la réglementation en vigueur ? Chargé de mission par l’Administrateur Directeur Général de la MSP, comment peut-il oser parler de la conformité des textes en leurs applications, alors que le Ministre de l’Intérieur exige, lui, en tant que tutelle, l’instruction de la situation conformément à la réglementation en vigueur ? N’est-ce pas là, justement, l’aveu de l’arbitraire ?
Au final, monsieur Niang Daouda, connu, aux yeux de tous, comme une simple chambre d’enregistrement et partisan, n’aura, dans sa mise au point, que révélé sa fonction de marionnette galonnée. Après avoir quitté la direction des ressources humaines de la MSP, pour le poste de chargé de mission de son ADG, il s’emploie à faire passer l’ivraie pour le bon grain, le blanc pour le noir, le vrai pour le faux. Ce faisant, il se déclare complice docile de ses dirigeants magouilleurs financiers, exécuteur des basses œuvres d’intérêts commerciaux particuliers. Mais il ne bernera pas l’opinion, il n’aura trompé que lui-même.
Coordination des licenciés de la MSP
(1) : Voir Le Calame n° 1030 du 08/06/2016
(2) : Voir Le Calame n° 1020 du 30 Mars 2016, 1021 du 06 Avril 2016, 1022 du 13 Avril 2016, 1023 du 20 Avril 2016, 1025 du 04 Mai 2016, notamment.