Ould Abdel Aziz l’a répété au moins trois fois, à des journalistes français à qui il a accordé un entretien de près d’une heure, vendredi dernier : il respectera son serment, jurant, de surcroît et à deux reprises, de ne toucher à aucun des articles relatifs à la limitation des mandats. Malgré l’insistance de ses invités, il n’a cependant pas dit clairement qu’il ne participerait pas à une troisième élection. Le « raisonnement » n’a cependant pas surpris nos confrères qui, manifestement, se foutaient, comme d’une guigne, du nombre de mandats que notre guide éclairé ou tout autre dirigeant du continent noir fera ou ne fera pas. Ils ont été choisis pout « gober » tout ce qu’on leur dira et pondre, en suivant, des articles où une image positive de notre pays, stable, démocratique, sur la voie du décollage économique, rempart contre le terrorisme et l’immigration, apparaîtra en filigrane. Leur programme, concocté par un certain Marc Bousquet qui travaille, désormais, avec la nouvelle égérie de la communication présidentielle, Khira mint Cheikhani (directrice générale de la TVM et, accessoirement, de l’UPR), prévoyait un séjour dans la zone franche et un entretien avec le président de la République, lors d’un dîner. Et autres choses moins avouables qui ne militent pas, nécessairement, en faveur d’une objectivité à toute épreuve. Ould Abdel Aziz, dont les relations avec la France n’ont jamais été aussi mauvaises, n’a pas trouvé mieux que de choisir les media du colonisateur pour lifter son image à moindre frais. Il n’en pourtant obtenu aucun grand. Le Monde et la Lettre du Continent ont décliné l’offre, aucune chaîne télé n’a fait le déplacement. Quel message voulait-il donc faire passer ? Pourquoi n’a-t-il pas choisi, comme par le passé, les media nationaux, pour atténuer l’impact de son lamentable discours de Néma et expliquer ce qu’il voulait y dire ? Il est vrai que ses deux dernières conférences de presse furent loin d’être des succès : bafouillages, emportement, empêtrements dans les chiffres…Avec des étrangers et entre quatre murs, on peut dire tout et son contraire. Sinon, comment prétendre respecter son serment et refuser de dire, clairement, qu’on ne se présentera pas à la prochaine élection ? Il y est des raisonnements que la raison ne connaît pas.
On en reste donc à l’hypothèse de ce que l’homme du 6 Août ne lâchera pas aussi facilement le pouvoir. Le dialogue qu’il s’apprête à lancer, sans le FNDU et le RFD, participe de cette logique. Les modifications constitutionnelles qui en découleront ne seront pas aussi neutres qu’on voudrait bien nous le faire croire. La suppression du Sénat ou la fondation de conseils régionaux n’ont jamais été une fin en soi. Le plus important se situe ailleurs. Suivez mon regard. Pandore, Pandore es-tu là ?
Ahmed Ould cheikh