La question mérite bien d’être posée dans ce pays. A quoi servent nos séminaires, ateliers et autres colloques? Théoriquement, pour renforcer les capacités des bénéficiaires. Mais en Mauritanie, pas nécessairement, vu l’intérêt qu’ils suscitent et les pratiques peu orthodoxes qui les ponctuent. C’est peut-être pourquoi ils avaient disparu des tablettes des ministères et autres budgétivores, après la prise du pouvoir en 2008 par le président Aziz qui avait enfourché le cheval de la lutte contre la gabegie. Les ministres et autres responsables d’établissements publics et de projets avaient rangé aux oubliettes, ce qui était devenu leur gymnastique favorite. La TVM leur consacrait un grand temps d’antenne. La compétition état forte entre les compétiteurs dans cette gymnastique financière. Comme on le sait, ces différentes rencontres rapportent gros, en termes de confection de documents, de prestations de services, de perdiums …Tout le monde y trouvait son compte, mêmes les plantons et chauffeurs.
Après une pause de quelque temps, le naturel est revenu au galop. On en voit presque tous les jours. Ainsi, entre le 4 août et le 11, on a enregistré 9 ateliers. Tout y a passé : Sensibilisation sur les moyens susceptibles d'activer l'assistance judiciaire, Session de formation sur le financement de moyens et microprojets,Session de formation sur les techniques d'enseignement de la langue arabe, Session de formation sur l'insémination artificielle des bovins, atelier sur la communication et la formation des médecins chefs de plusieurs Moughataas,Cours national sur la sécurité des sources radioactives, Clôture du séminaire portes ouvertes sur le secteur de la fonction publique, atelier sur la commercialisation des légumes, Un regain d’intérêt que d’aucuns expliquent par le souci des organisateurs de ne rien laisser à ceux qui viendraient peut-être leur succéder.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».