Les agents et fonctionnaires de l’État, victimes des événements de 1989 ont commencé à recevoir, depuis quelques jours, leurs « indemnisations ». Selon des sources proches des victimes et du budget, la direction de la fonction publique a enfin envoyé une liste de 140 anciens défalqués sur les 224, ayant pu « régulariser » leur situation administrative, comme l’exigeait ladite fonction publique. Près de 70 personnes ont déjà perçu leurs dus derrière lesquels ils courent depuis près d’un quart de siècle. Les autres pourraient entrer en possession de leurs droits en ce début mai. Mais en attendant, les bénéficiaires se demandent si le directeur de la fonction publique, accusé par les victimes de tous blocages antérieurs ira jusqu’au bout, c’est dire jusqu’à payer l’intégralité des victimes. En effet, après la publication de la liste ci-dessus mentionnée, la direction de la fonction publique a enregistré plusieurs réclamations. Il faut rappeler que cette décision du Budget intervient après moult interventions et démarches auprès des structures de l’État concernées mais aussi avec les établissements publics comme Mauritel, Somelec, SONADER. Bien qu’effectuées avec le chargé de mission à la présidence Ould Ahmed Daamou, nombre de démarches sont restées infructueuses, ce qui amène certaines victimes à se demander si ce dernier rendait compte effectivement au président de la République qui avait ordonné le règlement de ce dossier , ceci au cours d’un conseil des ministres, tenu le 20 septembre 2012. Quinze mois plus tard, une lettre circulaire N° 00019/13, en date du 3 Décembre 2013 avait été adressée à toutes les entités concernées par le dossier. Elle mentionnait 463 personnes. Que nenni! Les anciens agents et fonctionnaires qui tout donné à leur pays avant les évènements n’arrêtaient de courir, de taper à toutes portes pour se faire entendre. Désemparées, les victimes qui se demandaient pourquoi certains établissements publics refusaient purement et simplement d’exécuter les ordres du président de la République, avaient fini par se tourner vers la direction des Awghafs et des recours gracieux. Selon nos sources, ils auraient trouvé là une oreille attentive, prête à les accompgner. Les victimes rappellent que sur les 16 entités ayant reçu la circulaire gouvernementale, certaines continuent à trainer les pieds pour l’appliquer. Parmi les récalcitrants, les victimes citent, entre autres la SONADER, la Mauritel, la SOMELEC. Par ailleurs, le ministre des finances qui refuserait de recevoir les victimes, trimbalées comme un ballon entre plusieurs directions, souvent à pied n’a rien entrepris pour les employés du privé. Du côté de la Mauritel, l’ancien DG avait décidé, suite à une saisine du ministre des finances, d’octroyer, à titre d’indemnisation un montant de 30 millions d’Ouguiyas. Il avait cependant affirmé qu’il ne pouvait reprendre aucun des fonctions et agents licenciés. Il faut rappeler qu’avant d’accepter la requête du ministre des finances à payer les indemnisations, la direction de Mauritel a rappelé que le gouvernement mauritanien s’était engagé, lors de la privatisation de Mauritel et au travers de la Convention de prise de participation du 12 avril 2001 à ne faire supporter par l’entreprise « aucune obligation non encore exécuté au titre de la rupture de tout contrat de travail, (…) ou pour ne pas avoir respecté une obligation quelconque de réintégrer un salarié.» Néanmoins, la Mauritel s’était engagée à contribuer aux dédommagements des victimes.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !