Mohamed Mohamed Ould Cheikh Ould N'zil, prétendument disparu à Niabina a été retrouvé sain et sauf ce samedi 9 aout, à Nouakchott.
Ould N'zil avait pris un taxi brousse pour se rendre à Nouakchott afin de recevoir des soins sans avertir ses proches. Prétextant s’être blessé lorsqu’il est tombé de son dromadaire, le jeune commerçant espérait recevoir des soins
Dés l’annonce de sa disparition, ce fut le branle bas de combat. Le sud mauritanien renouait ainsi avec les années de plomb. En effet, cinq jours durant, la ville de Niabina est restée en état de siège permanent. Les forces de gendarmerie venant de toutes les brigades du Brakna, des éléments de la police et de la garde ont assiégé cette localité relevant du département de M’Bagne. La zone était complètement bouclée afin de limiter les sorties et les entrées.
Des battues furent organisées pour retrouver Mohamed Ould Cheikh Ould N’zil, disparu mystérieusement il ya quelques jours alors qu’il était parti chercher du crédit. Les recherches n’ont commencé qu'après la découverte de son dromadaire qui lui servait de moyen de locomotion par des paysans haratines. C’est la première fois qu’il montait à bord de ce dromadaire réputé dangereux. Le jeune est originaire d’Aleg mais a élu campement avec ses parents aux environs de la localité de Niabina où il avait effectué son dernier appel avant de se fondre dans la nature.
Sans prendre les précautions d’usage, les forces de sécurité sous la houlette du gouverneur du Brakna arrivé depuis mardi sur place procèdent, vendredi à l’interpellation de cinq personnes originaires de Niabina avant d’en libérer quatre. Elhadji Hamadi Sidi le seul habitant de Niabina était entre les liens de détention jusqu’à l’annonce de la réapparition de Ould N’Zil.
En l’absence de preuves matérielles ou même de piste de recherche, les forces de sécurité avaient eu l’intention, selon les ressortissants de Niabina, de déterrer quelques tombes au cimetière de Niabina.
Les autorités régionales et les forces de sécurité ont fait montre durant ces derniers jours d’un excès de zèle sans précédent. Du jamais vu depuis les années de braise. D’importants moyens ont été mis en œuvre pour retrouver un citoyen pas comme les autres. Par le passé, des citoyens du sud avaient disparu mystérieusement sans que la police, ni même la gendarmerie, n’organisent la moindre battue. Des paisibles populations ont été terrorisées par des forces se comportant en territoire conquis. Même les parents du «disparu » squattant des terres des populations expulsées n’ont pas manqué d’apostropher les habitants de Niabina.
Que feront maintenant les autorités surtout le gouverneur qui a déserté cinq jours durant son bureau pour « superviser » l’opération commando ? Quelle excuse formuleront- elles à l’endroit des populations de Niabina, blessées dans leur dignité ?
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».