Toujours pas d’éclaircies en vue, entre le Maroc et la Mauritanie. Malgré la visite, la semaine dernière, de la ministre mauritanienne chargée du Maghreb et déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, qui fut accueillie comme un Premier ministre, les relations, entre les deux pays, restent dans une zone de turbulences. La Mauritanie n’a toujours pas nommé d’ambassadeur à Rabat, se contentant d’un chargé d’affaires, pour gérer sa représentation diplomatique. Mais on ne connaît pas l’origine du problème ni pourquoi les deux voisins n’arrivent pas à s’entendre. Et les bisbilles s’accumulent.
Il y a quelques jours, un groupe de huit médécins marocains (dont un dermatologue et un pneumologue), décide de séjourner en Mauritanie, du 9 au 14 Avril, pour prodiguer des soins et distribuer quelque trente mille dirhams (un peu plus d’un million d’ouguiyas) de médicaments, en divers quartiers de Nouakchott, comme Toujounine, Arafat et Riyadh. Ces praticiens, qui travaillent dans le cadre d’un partenariat entre deux associations marocaines et une ONG locale, s’attendaient à être bien accueillis en l’ambassade de Mauritanie à Rabat. Mais voilà qu’à leur grande surprise, on leur y exige, de verser, comme n’importe quel demandeur de visa, les droits d’entrée en notre pays ! Les organisateurs ont donc décidés de reporter le voyage, en signe de protestation, à une date ultérieure. Et dire que près de deux mille patients se sont déjà inscrits, sur les listes ouvertes à l’ambassade du Maroc à Nouakchott, pour bénéficier des soins et des médicaments gratuits !
Qui a intérêt à ce que la brouille entre les deux pays perdure ? Qui en tire profit ? Ce ne sont, en tout cas pas, les populations des deux pays liées par l’histoire et la géographie. Il est grand temps que ce genre de petits tracas prenne fin et que tombe la barrière psychologique qui empêche la situation de se normaliser.