Le Conseil Constitutionnel, gardien de la conformité des lois, s’est lancé dans un curieux exercice à l’occasion de la cérémonie d’investiture du président de la République, organisée le samedi 02 août dernier.
Présentant la biographie de Mohamed Ould Abdel Aziz, le président de la haute juridiction, maître Sghair Ould M’Bareck, a rappelé que l’homme investi dans ses fonctions cet après midi là " a conduit changement de 2005 et le mouvement de rectification du 06 août 2008 ".
Ce qui pousse de nombreux observateurs à poser une série d’interrogations au sujet de ce concept, dont le créateur n’a encore jamais joui des droits attachés à la propriété intellectuelle.
Serait-il de nature juridique ? Politique ? Ou alors plus prosaïquement, une voie de fait à travers laquelle un officier général, chef de la garde présidentielle, a renversé un pouvoir démocratiquement élu ? Un fait dont l’évocation dans un document de la haute juridiction relève d’une jurisprudence renversante.
C’est dire qu’il faut remuer mille fois la langue avant de parler, surtout quand on est président d’une institution dont le rôle est capital dans le processus de construction de l’Etat de droit.
Autrement vous renvoyez l’image désastreuse d’un cadre servant d’alibi à un pouvoir, dans une République dont toutes les valeurs se sont affaissées depuis plusieurs années sous les coups de boutoir d’une oligarchie militare.