Dans trois ans, prendra fin le deuxième et dernier mandat présidentiel, conformément à la constitution. Y interférer laisse le doute sur les supputations en cours, dont le dialogue, le 3è mandat, laissant libre choix aux uns et aux autres, pour envenimer davantage la situation politique, déjà explosive. Les textes, à eux seuls, sont tranchants, il faut aider à encourager et à respecter leur application.
Bien entendu, chacun a ses désirs et ses vœux, qu’il ne faille pas, obligatoirement, prendre pour réalité. La réalité, c’est ce que voudra et décidera le peuple, le moment venu. La constitution est catégorique. 2019 est une date butoir, fatidique, vers laquelle il faut aller sereinement, encore une fois, sans vouloir obstruer.
Car, obstruer sera inconcevable, inconséquent, illogique. C’est perdre la raison, ce qui veut dire qu’on n’est plus en mesure, ni apte à diriger.
Deux ministres de la république ont, tour à tour, devant l’assemblée nationale, fait gravissime, évoqué la possibilité d’un troisième, voire un quatrième mandat, et cela dans un mépris inédit de la constitution. Le plus surprenant vient du garde des sceaux, ministre de la justice, retraité dans la défense des justiciables, très avisé de ce qu’il dit, en principe.
L’autre est un jeune démographe, à peine à ses débuts, devant faire ses preuves, que la politique a, dans ses médiocres usages, propulsé dans des postes, jamais espérés. Il peut lâcher l’inattendu.
Stupéfaits par les déclarations de ces ministres, nous fûmes surpris par le porte-parole du gouvernement, qui soutint ses collègues, dans sa sortie hebdomadaire devant la presse, pour commenter les résultats du conseil des ministres. Comme quoi, le ridicule ne tue plus.
Malheureusement, les ministres n’étaient pas dans leur rôle. Etait- ce pour tâter le pouls? Evitons la cassure.
Si la révision de la constitution s’inscrit dans une logique de maintenir un homme au pouvoir, elle devrait connaitre une opposition farouche de tous les patriotes démocrates de ce pays. Une confiscation du pouvoir n’est plus acceptable.
D’ici à là, la classe politique démocratique, de tous bords, le peuple tout entier, doivent réagir, de manière spontanée et fougueuse, qui rompt d’avec le silence complice de ce qui parait être le prélude d’un coup d’état constitutionnel en gestation.
Il reste maintenant, à connaitre la réaction du président, garant de la constitution, dont le devoir exige l’exhibition des intentions. Respectera-t-il son serment, ou satisfera-t-il les doléances de ses ministres, plus royalistes que le roi, confirmant qu’en filigrane, les dés ont bel et bien été lancés?
Espérons qu’il choisisse la Mauritanie, en respectant son serment, et éviter à son pays les secousses, à conséquences imprévisibles.
Dy ould Hasni ould Moulaye Ismail