La Mauritanie envisage de présenter la candidature de Sidi Ould Tah, actuel ministre des affaires économiques et du développement au poste de Directeur Général (DG) de la Banque Arabe pour le Développement Economique et Social de l’Afrique (BADEA).
Cette nouvelle a été révélée par la newsletter « Financialafrik » le 31 juillet dernier et reprise par la presse électronique nationale, notamment arabophone.
Mais au-delà du factuel, quelle lecture peut –on avoir d’une information qui fait déjà l’objet de plusieurs commentaires dans les salons cossus des quartiers résidentiels de Nouakchott?
Le ministre serait fortement animé par le désir de présider aux destinées de la prestigieuse institution financière internationale, selon la thèse avancée par certains milieux.
Mais pour d’autres, il ne serait pas forcément enthousiaste à l’idée d’un retour pour un long « exil » à Khartoum, siège de la BADEA, ville dans laquelle il a vécu pendant plusieurs années dans le cadre de sa carrière de haut fonctionnaire.
Alors, ce serait le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui tient particulièrement à ce que notre compatriote succède à l’algérien Abdel Aziz Khelef, dont le mandat arrive à expiration dans quelques mois.
La BADEA est dotée d’un important fonds saoudien chargé de financer le développement de l’Afrique sud saharienne dans le cadre de la coopération arabo-africaine.
Ce qui donne une idée de tout le bénéfice et le prestige que le pouvoir de Nouakchott pourrait tirer d’un éventuel placement de Sidi Ould Tah à la tête de cette institution, notamment dans la perspective du renforcement de notre « influence » sur le continent.
Le DG de la BADEA est désigné par le Conseil des Gouverneurs hors des membres du Conseil d’Administration, pour une durée de 3 ans, renouvelable 2 fois au plus.
Mais ce choix dépend exclusivement des saoudiens, détenteurs des cordons de la bourse.
De quel poids diplomatique pèse la Mauritanie pour réussir un coup gagnant dans une telle perspective ?
Telle est la véritable question de fond, pense une source bien au fait de « la cuisine » des grosses institutions financières internationales.