Au cours de sa réunion du 19 mars, à son siège, le bureau exécutif du collectif des rescapés militaires (COREMI), a réclamé, dans un communiqué dont une copie est parvenue au Calame, « la mise en place par le pouvoir d’une commission indépendante sur la gestion technique du dossier dit passif humanitaire » et estime par la même occasion que « la journée du 25 mars, ne peut être considérée comme une journée de réconciliation nationale". On se rappelle que c'est suite à la prière aux morts de Kaédi, dirigée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, le 25 mars, 2009 que le gouvernement a décrété cette journée de "réconciliation nationale."
Pour COREMI, tant que les autorités en place ne mettent pas en place une commission indépendante dans laquelle il est dignement représenté pour faire la lumière sur le déroulement technique d’indemnisation des victimes, la journée du 25 mars ne peut être considérée comme une journée de réconciliation national.»
Le collectif justifie sa sortie, intervenue justement à la veille de cette journée, du 25 mars, par le non respect des doléances du collectif des militaires victimes de la répression des années 89/91. En effet, rappelle l’organisation, sur les quatre revendications (devoir de mémoire, devoir de vérité, devoir de justice et réparation), le président de la République avait donné son accord de principe de n’en régler que deux seulement: devoir de mémoire et réparation. Notification avait d'ailleurs au été faite par son chef d’état-major particulier, chargé du passif humanitaire à COVIRE. Ce geste, bien qu’apprécié par les victimes est loin d’être satisfaisant pour les victimes, sept ans après, parce qu’explique le communiqué, le nombre des victimes ayant bénéficié de l’indemnisation financière, appelée assistance sociale et de la pension proportionnelle est en deçà des attentes des victimes.
COREMI demande par conséquent que le régime honore les réparations acceptées par le président de la République pour toutes les victimes (militaires, gardes, gendarmes), sans référence aux motifs employés dans les décisions de radiation, car, à l’époque, « tous les moyens étaient bons pour se débarrasser des indésirables », .
Rappelons que depuis la prière de Kaédi, les organisations des victimes de la répression des années de plomb, célèbrent, non sans peine, cette journée dite de "réconciliation nationale". Et pour preuve, l’an passé, le Hakem de Sebkha a refusé à COVIRE l’autorisation de célébrer cette journée dans un espace public de la Moughata.