Les industries extractives principales génératrices des FFI

16 March, 2016 - 21:35

Les industries extractives représentent la principale source des Flux Financiers Illicites (FFI) en Afrique, a expliqué mercredi M. Briggs Bomba, expert de l’ONG « Trust AFRICA » dont la vocation est d’aider les pays du  continent à construire un processus de développement à long terme.

Présentant une  communication dans le cadre d’un atelier visant à former les professionnels des médias africains aux techniques d’investigation sur les FFI, organisé à Dakar,  M. Boma, a précisé que les industries extractives représentent 65% de la fuite des capitaux sous cette forme.

Ainsi, les activités commerciales des multinationales dans le domaine extractif  « se concrétisent à travers la surfacturation à l’importation, la sous facturation à l’exportation, l’usage des succursales offshore dans les paradis fiscaux, les sociétés écrans…».

La deuxième source des FFI réside « dans les activités criminelles tels que le trafic de drogue et le trafic des êtres humains (30%).

La troisième source est constituée par la corruption -5% ».

    Le résultat de ces différentes irrégularités donne l’image d’une Afrique avec d’énormes richesses minières et autres, qui ne contribuent pas au développement et à l’amélioration des conditions de vie des populations   à la hauteur des attentes.

A titre d’illustration, l’expert de « Trust AFRICA» cite comme cas d’école les tribulations autour de la mine de Simandou en Guinée. Il s’agit du plus important  site minier non exploité au  monde d’une valeur estimée à 140 milliards de dollars us, cédé  en 2008  à la société Benny Steinmetz Group  Ressources (BSGR), pour 100 millions de dollars us distribués en pots-de-vins

Après enquête, le président Alpha Condé a ordonné l’annulation des permis d’attribution en 2014.

A l’initiative de l’Union Africaine (UA) et de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), un panel de haut niveau dirigé par l’ancien président sud africain, Thabo MBeki, a établi que l’Afrique perd annuellement 50 milliards de dollars us à cause des FFI. Ce montant est supérieur à l’Aide Publique au Développement (APD) consacrée au continent pendant la même période.