Les industries extractives représentent la principale source des Flux Financiers Illicites (FFI) en Afrique, a expliqué mercredi M. Briggs Bomba, expert de l’ONG « Trust AFRICA » dont la vocation est d’aider les pays du continent à construire un processus de développement à long terme.
Présentant une communication dans le cadre d’un atelier visant à former les professionnels des médias africains aux techniques d’investigation sur les FFI, organisé à Dakar, M. Boma, a précisé que les industries extractives représentent 65% de la fuite des capitaux sous cette forme.
Ainsi, les activités commerciales des multinationales dans le domaine extractif « se concrétisent à travers la surfacturation à l’importation, la sous facturation à l’exportation, l’usage des succursales offshore dans les paradis fiscaux, les sociétés écrans…».
La deuxième source des FFI réside « dans les activités criminelles tels que le trafic de drogue et le trafic des êtres humains (30%).
La troisième source est constituée par la corruption -5% ».
Le résultat de ces différentes irrégularités donne l’image d’une Afrique avec d’énormes richesses minières et autres, qui ne contribuent pas au développement et à l’amélioration des conditions de vie des populations à la hauteur des attentes.
A titre d’illustration, l’expert de « Trust AFRICA» cite comme cas d’école les tribulations autour de la mine de Simandou en Guinée. Il s’agit du plus important site minier non exploité au monde d’une valeur estimée à 140 milliards de dollars us, cédé en 2008 à la société Benny Steinmetz Group Ressources (BSGR), pour 100 millions de dollars us distribués en pots-de-vins
Après enquête, le président Alpha Condé a ordonné l’annulation des permis d’attribution en 2014.
A l’initiative de l’Union Africaine (UA) et de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), un panel de haut niveau dirigé par l’ancien président sud africain, Thabo MBeki, a établi que l’Afrique perd annuellement 50 milliards de dollars us à cause des FFI. Ce montant est supérieur à l’Aide Publique au Développement (APD) consacrée au continent pendant la même période.
Ils ne se contentent plus de nous vendre les produits alimentaires périmés et les médicaments contrefaits dont les conséquences sur la santé sont désastreuses !