Le nouveau président du FNDU, Saleh ould Hanena, craint pour l’avenir du pays. C’est ce qu’il a déclaré, lors de sa dernière conférence de presse, lundi 7 Mars 2016, au siège de l’UFP : « Face à l’incurie et du pouvoir, à l’absence de vision et d’anticipation sur les événements, la Mauritanie court de gros risques », a-t-il notamment indiqué. Le président du parti Hatem qui vient d’hériter, du flambeau des mains du président sortant, maître Ahmed Salem ould Bouhoubeyni, a salué le directoire sortant, pour l’énorme travail qu’il a abattu, avant de s’engager à capitaliser et à poursuivre l’action engagée, pour sortir du pays de la crise qu’il vit depuis trop longtemps et la réalisation, effective, d’un Etat de droit.
Saleh Ould Hanena a ensuite dressé un tableau sombre du pays, passant en revue les nombreuses difficultés auquel il est aujourd’hui confronté. Le nouveau président du FNDU a cité les scandales qui ébranlent le gouvernement : dossier récurrent de la drogue, celui de la corruption ayant affecté le ministère de l’Intérieur et qui aura nécessité une condamnation de l’étranger, pour arrêter un haut fonctionnaire de ce département. Et Ould Hanena de s’étonner : « comment un régime qui a choisi de faire, de la lutte contre la gabegie, son cheval de bataille, en est-il arrivé là ? »
« Le gouvernement accable les citoyens d’impôts et taxes pour renflouer ses caisses »
Poursuivant son propos, le président Saleh a déploré la situation économique catastrophique que connaît le pays, poussant ainsi le pouvoir à accabler les populations par des impôts et taxes. « Aujourd’hui, l’Etat engrange, sur le dos du citoyen, 250 UM pour chaque litre de gasoil acheté à la pompe ». Et Le président du parti Hatem d’enfoncer le clou : « Le pouvoir en place n’a pas su anticiper ni prévoir, pendant que les prix du fer et du pétrole flambaient, des lendemains qui pouvaient déchanter. L’avenir de la SNIM inquiète, au plus haut point, le FNDU », indique Ould Hanena qui a exprimé la solidarité de l’opposition avec les trois cents garde-côtes révoqués ou embastillés, les travailleurs de la SOMELEC, pour avoir réclamé « pacifiquement, le respect de leurs droits légitimes ».
Le président Hanena a dénoncé également l’attitude ambigüe du pouvoir qui, tout en proclamant l’inexistence de l’esclavage dans le pays, continue à lui consacrer des lois, ce qui prouve sa mauvaise volonté de l’éradiquer définitivement. Il a fustigé, enfin, la restriction des libertés à laquelle assistent les Mauritaniens. Et de citer l’interdiction ou la suspension de certaines émissions de télé et de radio, l’injonction faite, aux hôteliers, d’abriter des manifestations sans autorisation des autorités administratives…
Auparavant, le président sortant, maître Ahmed Salem ould Bouhoubeyni, avait dressé le bilan de son mandat. Revenant sur son attachement au dialogue, sa cohérence avec la stratégie du forum, il a regretté, au passage, le mauvais procès d’intention dont il a été l’objet. Il a ensuite ajouté que s’il existe, au sein du pouvoir, des groupes hostiles au dialogue, ils ont leurs homologues, au forum. « Pour atteindre ses objectifs et répondre aux attentes du peuple mauritanien, le FNDU doit donc assumer ses responsabilités, en se livrant à une véritable autocritique de sa démarche », selon lui. Ould Bouhoubeyni s’est félicité que, sous son mandat, le forum a fait bouger la rue et bien occupé le terrain, avec des actions visibles… « Le pouvoir a compris qu’il n’est pas seul maître de l’arène », a-t-il martelé, invitant, au passage, celui-ci et l’opposition à plus de modération et de responsabilité. Le président sortant a enfin souhaité plein succès à son successeur, s’engageant à poursuivre le combat à ses côtés et à ceux de toutes les composantes du forum.
DL