Des commerçants des marchés de la capitale, notamment ceux du célèbre «Cha’ri erezek » font depuis quelques jours un grand tapage médiatique autour de la perception des impôts sur les commerces qu’ils tiennent. Des mises à niveau fiscales d’arriérés datant de 2015 et des régularisations de l’année en cours. Normalement, c’est une chose très ordinaire que la direction générale des impôts procède à la collecte de tous les impôts qui jouent un rôle particulièrement important en termes de recettes de l’économie nationale. Mais autant tous les contribuables doivent payer ces impôts, autant les responsables de cette direction doivent respecter la réglementation en vigueur allant de l’imposition proportionnelle aux valeurs imposables, sans injustice ni déchainement lié à aucune autre considération. La culture fiscale pose problème en Mauritanie. Les stigmates de l’impôt colonial rendent encore les Mauritaniens rebelles au paiement des impôts nationaux. Ainsi, toutes les manœuvres sont permises pour y échapper. Quitte à ce que parfois un commerçant consente à payer plus que ce que la direction générale des impôts lui demande en pots de vins et en dessous de table. La direction générale déploie beaucoup d’efforts pour que ni le veau ne meure et ni la Taditt (récipient servant à traire lait) ne sèche en essayant tant que peut se faire de percevoir les impôts sans que les voix ne se lèvent.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !