Visiblement, les rapports entre le président réélu et investi ce 2 août et son opposition réunie au sein du FNDU se dégradent de plus en plus. En effet, après avoir décidé, lors de sa dernière conférence de presse, tenue le jeudi dernier, de boycotter la cérémonie de prestation de serment du président réélu, le 21 juin dernier, de contester même sa légitimité, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a choisi d’ignorer, dans son discours, ceux qu’il a toujours considérés comme une bande de « croulants politiques». Comme qui dirait, une réponse du berger à la bergère. Pour enfoncer le clou, le président déclare à qui veut bien l’entendre que la transparence de la présidentielle a été attestée par le monde entier, que par conséquence donc, les contestations de l’opposition n’y changeront rien du tout. Alors, le chien aboie, la caravane passe, pourrait dire Aziz. Le pouvoir se braque-t-il?
Pourtant, nombre d’observateurs ou analystes avaient misé sur un geste d’ouverture du président réélu, se fondant sur la main que celui-ci avait tendue après avoir voté, le 21 juin. Le refus de participer à la cérémonie d’investiture, ce qui aurait signifié qu’elle reconnait de facto la légitimité de l’élection du 21 juin qu'elle avait appelé à boycotter, est, semble-t-il venu "foutre en l’air" les espoirs de rapprochement entre les deux camps. La rupture est-elle définitive? Va-t-on vers une nouvelle escalade ? Wait and see !
Espérons que la sagesse et l’intérêt du pays finiront par convaincre les uns et les autres de se parler.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».