‘’Avec ses potentialités économiques et la politique volontariste de son gouvernement, la Mauritanie a la possibilité d’emprunter le chemin de l’émergence’’
Le Calame : Vous venez d’assister à la quatrième édition du Forum International Afrique Développement, organisé à Casablanca, par Attijari Wafabank, les 25 et 26 Février. Qu’est-ce qui, selon vous, a marqué l’édition de cette année, par rapport aux précédentes ?
Otmane Boudhaimi : Ce rendez-vous incontournable du monde des affaires – en sa 4ème édition au service de la promotion de la coopération Sud-Sud, avec la participation de plus de 2 400 operateurs économiques, représentant 29 pays – intervient dans un contexte international de fortes turbulences et incertitudes. Mais nous vivons, également, une époque de transitions et de changements profonds, porteurs d’opportunités. Le Forum est une belle occasion de sortir de l’afro-pessimisme et de mettre en place des partenariats Sud-Sud, effectifs et réalistes, une exigence désormais impérative, pour l’équilibre et le futur du Monde.
Cette édition a été plus précisément marquée par le lancement du Club Afrique Développement (CAD), une structure ouverte à toute entreprise désirant étendre ses activités en Afrique. Le CAD va contribuer, de manière effective et efficace, au développement de nos valeurs, à la densification de nos échanges et de nos partenariats, tant Sud-Sud que Nord-Sud, et entend jouer un rôle d’accélérateur de la coopération intra-africaine.
- Cette édition s’est également signalée par une forte présence d’hommes d’affaires mauritaniens, dont le président du Patronat. En quoi cela leur sera-t-il bénéfique ?
- Je tiens à remercier tous les hommes d’affaires mauritaniens qui nous ont honorés de leur participation et du partage de leurs expériences, pendant ces deux jours de forum. Avec ses potentialités économiques et la politique volontariste de son gouvernement, la Mauritanie a la possibilité d’emprunter le chemin de l’émergence, en s’appuyant, notamment, sur le resserrement de son partenariat Sud-Sud, autour de projets de co-développement tirant partie de ses forces et profit des opportunités engendrées.
- Votre banque a fait une entrée, remarquée, sur le marché mauritanien, avec l’achat d’un nouveau siège et la mise en place d’agences aux normes internationales, répondant aux exigences de la clientèle. Peut-on dire qu’Attijari a réalisé une bonne affaire, en rachetant BNP Paribas, malgré la concurrence étouffante et le faible taux de bancarisation ?
- Faire une bonne affaire, ce n’est nullement la priorité du groupe ! Notre souci majeur, c’est le partage de notre expérience réussie, au Maroc, avec nos frères mauritaniens. J’en veux pour preuves les investissements réalisés, en 2015, avec l’ouverture de dix agences, le recrutement, dans un contexte économique difficile, de plus de soixante employés et cadres mauritaniens. Avec un objectif citoyen de développement de l’économie et du taux de bancarisation, nous avons ainsi accéléré le rythme des ouvertures d’agences de proximité et nous voilà, fin 2015, premier financier de l’économie mauritanienne, avec une enveloppe globale de dix milliards d’ouguiyas, toutes catégories confondues, de la grande entreprise au particulier. Pour conclure, permettez-moi de profiter de l’occasion pour saluer tous les efforts déployés, par la BCM et les pouvoirs publics, à hausser le secteur bancaire mauritanien aux standards internationaux et permettre ainsi, aux banques, de jouer un rôle effectif dans le développement de l’économie de la Mauritanie.
Propos recueillis par Ahmed Ould Cheikh