Allah le Tout-Puissant dit : « Ceux-là, lorsque Nous leur accordons le pouvoir sur terre, accomplissent la prière, acquittent l’aumône légale, ordonnent le bien et proscrivent le mal ; C’est vers Allah qu’aboutissent les choses » ; « Soyez justes dans vos témoignages, fut-ce à l’égard de vos proches, et respectez toujours le pacte d’Allah. Voilà ce qu’Allah vous a commandé pour que vous en soyez conscients » ; « Craignez donc une épreuve dont les méfaits ne se limiteraient pas aux seuls coupables parmi vous et sachez que les punitions d’Allah sont terribles ». Le Prophète, prière et salut sur Lui, dit « Celui qui ne s’intéresse pas aux affaires des Musulmans n’en fait pas partie ».
Conscient de la nécessité d’informer l’opinion publique sur ses positions relatives aux différentes questions touchant à la vie des citoyens, notamment les problèmes dont ils souffrent du fait des politiques irréfléchies menées par les dirigeants de notre pays affligé, le RFD dénonce, condamne et rejette toute entreprise visant à conduire le pays vers le chaos ; un chaos dont les prémisses se dessinent, hélas, déjà dans les différents aspects de la vie :
Au plan moral, nous assistons à la déchéance de nos valeurs traditionnelles du fait des agissements irresponsables du pouvoir. Notre pays, jadis cité en exemple dans le monde musulman pour les grandes valeurs auxquelles il était fortement attaché, est entaché par des qualificatifs, indignes de tout citoyen de la République Islamique de Mauritanie, que l’on attribue aujourd’hui au Chef de l’Etat
Au plan politique, le pays vit dans une impasse depuis le coup d’Etat du 06 Août 2008, situation due à l’incurie d’un régime caractérisé par un pouvoir personnel qui confisque la volonté populaire dans le cadre d’élections non crédibles que le RFD avait dénoncées en son temps. Le dernier scandale de corruption qui a touché plusieurs responsables des institutions en charge d’organiser et de superviser ces élections constitue une preuve irréfutable des graves irrégularités qui avaient entaché les scrutins en question. Pour élucider cette affaire, le RFD continue d’exiger une enquête sérieuse et transparente à laquelle l’opposition serait partie prenante.
Bien qu’aucune lueur d’espoir ne pointe, malheureusement, à l’horizon, le RFD demeure convaincu que seul un dialogue sincère, sans calculs politiciens, prenant en compte les préalables avancés par le FNDU, serait à même de sortir notre pays de cette grave crise.
Au plan économique, la situation est caractérisée par un marasme sans précédent que le pays pouvait, pourtant, éviter si le pouvoir avait su exploiter rationnellement la manne financière qu’il avait engrangée ces dernières années.
La volonté délibérée du pouvoir de mettre à genoux le capital privé national est évidente. Ecrasés par le fisc et privés de marchés publics, les capitaux sont poussés à l’exil, cédant la place à un cercle fermé de « nouveaux » hommes d’affaires proches du pouvoir et qui ont fait main basse sur tous les leviers de l’économie nationale.
Les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche sont victimes d’une politique d’improvisation et de mauvaise gestion au service du clientélisme et d’intérêts égoïstes.
Selon le FMI, la dette publique et à garantie publique est estimé à 93% du PIB à fin 2015.
Le dollar américain valait en septembre 230,59 Ouguiya, et au cours officiel du 23/02/2016 il vaut 347,59, soit une perte de valeur de 50,74%.
S’agissant des conditions de vie des citoyens, tout le monde constate les difficultés de plus en plus insurmontables auxquelles sont confrontés les Mauritaniens de toutes les classes sociales pour survivre, face à la montée vertigineuse des prix de produits alimentaires malgré leur baisse dans le monde entier et celle du prix des hydrocarbures. Il convient de souligner l’entêtement du pouvoir à continuer à vendre au citoyen le gasoil à un prix très élevé alors qu’il a baissé dans tous les pays voisins, détermination à ignorer les souffrances d’un peuple auquel il n’affiche que le mépris.
Quant aux boutiques Emel que le régime vante à grands renforts de publicité, elles imposent aux citoyens le calvaire de longues files d’attente, comme des réfugiés, pour l’obtention de produits de mauvaise qualité et en quantité insuffisante et dont le prix dépasse, parfois, celui du marché comme le cas du sucre.
Au niveau social, nul n’ignore les entreprises menées par le pouvoir et ses laudateurs en vue de créer la discorde entre les différentes composantes de notre peuple, en jouant sur les diversités ethniques, véritable richesse octroyée par Allah le Tout-Puissant à ce pays.
C’est ainsi que les justes revendications des Haratine pour l’instauration de la justice, de l’égalité et d’une discrimination positive au profit des couches démunies et marginalisées sont ignorées par le pouvoir, qui préfère répondre à cette question cruciale par un autre mirage parmi les slogans mensongers dont il raffole, la prétendue agence Tadhamoune.
S’agissant du passif humanitaire, le pouvoir avance des arguments fallacieux en vue d’évacuer, d’un revers de la main, cette question cruciale dont les victimes doivent recouvrer, entièrement, leurs droits dans la dignité. Il s’agit-là d’une étape primordiale pour rétablir, sur une base solide et durable, l’unité nationale et la cohésion sociale entre les différentes composantes de notre peuple.
Le chômage endémique s’étend aux différentes couches sociales, notamment les jeunes diplômés dont les perspectives d’avenir se limitent soit à succomber aux sirènes de l’émigration avec tous les dangers qui accompagnent ce genre d’aventures, soit à rallier des organisations terroristes…
Le licenciement continu des travailleurs de la SNIM, de Tasiast, de la MCM, des ports et autres entreprises publiques pèse lourdement sur les conditions de vies des ménages concernés. Dans le même registre, le pouvoir demeure incapable de résoudre le problème des dockers dont les doléances n’ont toujours pas reçu de réponse satisfaisante, telles que la couverture médicale et l’augmentation des revenus, consignées dans le procès-verbal d’accord signé en juin 2013. Le pouvoir refuse toujours de procéder à une distribution juste des terrains au profit des habitants des quartiers populaires, il demeure incapable de mettre fin aux quartiers de fortune (gazra) et d’alléger la souffrance des populations déplacées (Mourahaline)
Au plan sécuritaire, toutes les formes de crimes, tels que les vols à main armée, les viols, les assassinats deviennent la préoccupation quotidienne des mauritaniens. Le citoyen est devenu constamment en proie à l’angoisse et à la peur face à l’évidente incapacité de l’Etat à assurer son devoir de sécurisation des populations ; d’ailleurs, chacun pense aujourd’hui à acquérir une arme afin de défendre sa propre intégrité physique, celle des siens et pour protéger ses biens.
Cette situation confinant à la panique s’est aggravée à la suite des fuites répétées des prisons de la capitale.
De même, l’inquiétude a atteint son apogée aux épisodes multiples de scandales ahurissants, faisant de ce pays musulman l’un des plus importants points de passage international de la drogue en Afrique de l’Ouest et du Nord.
Pour cette raison, le RFD exige qu’il soit procédé, dans la transparence, à une enquête indépendante sur le grave dossier de la drogue en vue d’apporter les indispensables éclaircissements sur les questions suivantes :
- Pourquoi le récent dossier de la drogue a-t-il été camouflé - comme à l’accoutumée - puis transmis à la justice après seulement 24h, sans qu’il n’ait été procédé à une quelconque enquête sérieuse sur une affaire qui engage d’inextricables réseaux locaux, régionaux et internationaux ?
- Quelle suite a été donnée à l’autre affaire de drogue qui a fait l’objet d’une confrontation dont a été victime un valeureux officiers de notre armée ?
Dans le domaine de la santé publique, nul besoin de rappeler ce qu’endure le citoyen comme maladies et propagation d’épidémies en l’absence de toute couverture sanitaire. Les épidémies telles que la fièvre hémorragique, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre dénommée fièvre de Tayaret ou de Arafat ont sévi dans un laisser-aller et une totale indifférence lorsqu’elles ne sont pas passées sous silence par le pouvoir.
Tout ceci entraîne une véritable émigration de nos malades qui en ont les moyens vers les pays voisins, cherchant désespérément à se soigner sans aucune aide de l’Etat.
Quant au secteur de l’enseignement dans ses deux composantes publique et privée, il connaît un délabrement sans précédent, tant au niveau de ses méthodes et infrastructures qu’à celui de son efficience. Le recrutement des enseignants se fait sur la base du clientélisme dans l’opacité la plus totale. L’enseignement public étant devenu l’apanage des couches les plus pauvres, un mur étanche est désormais érigé entre les enfants d’une même nation…
Au niveau de l’enseignement supérieur, les étudiants de l’université vivent une grave crise liée à l’habitat et au transport. L’université se trouvant à des lieux de la ville et ne disposant ni de transport ni de restaurant, les étudiants sont quotidiennement confrontés à l’extrême rareté des moyens de déplacement leur permettant de se rendre à leurs cours tandis que leurs différentes manifestations revendicatives sont sauvagement réprimées.
Face à l’état déplorable de ce secteur, le pouvoir a réagi, comme d’habitude, par un slogan creux proclamant « l’année 2015 année de l’enseignement »…, slogan dont les principaux résultats ont été la fuite des épreuves du Baccalauréat, du brevet de fin d’études du collège et la vente aux enchères des écoles les unes après les autres.
Conscient que la responsabilité de la crise profonde et multidimensionnelle dont souffre le pays incombe entièrement à la tête du pouvoir en place et ses laudateurs,
Mesurant pleinement la gravité des dangers qui menacent l’existence même du pays, comme ce fut le cas ailleurs,
Le Rassemblement des Forces Démocratiques exhorte l’ensemble des patriotes à un sursaut national pour sauver la Mauritanie.
Allah le Tout-Puissant dit : «Bientôt les agresseurs connaitront leur funeste destin».
Nouakchott, 15 Joumada Al Oula 1437 – 24 Février 2016
Le Rassemblement des Forces Démocratiques