La grâce dont a bénéficié le vice-président de l’UFDG, Bâ Oury de la part du président Alpha Condé, son retour au pays et ses critiques acerbes contre la direction de son parti avaient laissé perplexes nombre de démocrates africains. On connaît désormais la suite. Exclu de son parti, le vice-président joue les provocations en organisant une descente dans les locaux du parti où se réunissait le bureau politique. Un véritable forcing, avec la complicité, semble-t-il, des forces de l’ordre, donc du pouvoir. A en croire son site officiel, l’UFDG avait averti les autorités administratives et sécuritaires de la violence prémédité de Bah Oury. Résultat : un journaliste tué et des activités du principal parti de l’opposition guinéenne boudées par la presse pour des raisons de sécurité.
Les déclarations de Bah Oury sur antennes de RFI étaient un signe précurseur. Le vice-président ne rentre pas au pays pour se taire. A défaut d’un poste ministériel ou d’un autre strapontin juteux, Bah Oury se contente visiblement, pour l’instant et selon ses adversaires d’une mission claire : déstabiliser l’UFDG et son président, Cellou Dalein Diallo, adversaire coriace qu’Alpha Condé n’a pas réussi jusque là, à casser malgré les moult pressions que ce dernier ne cesse de subir aussi bien de la part du pouvoir que de la communauté internationale, même. Une communauté internationale qui a tout fait pour pousser l’opposition guinéenne à ne pas boycotter les élections. Face à cette situation, Cellou Dalein Diallo, tout en rejetant le résultat du scrutin, se refuse même de contester le résultat de la présidentielle parce qu’estime l’UFDG, les institutions étaient subordonnées au pouvoir.
La grâce de Bah Oury intervenue, il y a quelque temps, suite à une rencontre à Paris, ressemble fort, aux yeux de certains guinéens à une opération de « débauchage » entreprise par le président Condé qui, au passage a réussi à se rapprocher de Sidya Touré, un autre poids lourd de l’opposition guinéenne.
Ainsi lors des dernières élections présidentielles, l’ONU, l’UA et la CEDEAO ont tout fait pour dissuader l’UFDG de recourir à la rue pour contester le résultat du scrutin. Comme si ce résultat était connu d’avance. La déferlante de l’UFDG ayant envahi tout Conakry, avec la rentrée triomphante de Dallein Diallo pour son meeting de clôture de campagne a dissuadé le camp d’Alpha Condé. Le président guinéen candidat renonce à organiser son meeting de clôture à Conakry, prétextant des « raisons de sécurité.»
Aujourd’hui, le président guinéen, qui aborde son dernier mandat, selon la Constitution guinéenne est en train de miner le terrain pour éviter la victoire du leader de l’UFDG en 2020. Certains observateurs africains redoutent déjà l’expérience gabonaise et qui sait équato-guinéenne. Alpha Condé, déçu par de nombreux démocrates africains, comme du reste Gbagbo et Wade pourrait mettre sur orbite son fils, Mohamed Alpha Condé dont le train de vie et les activités intéressent la justice française.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.