Les pêcheurs artisanaux sont montés, ce lundi matin (8 février) au créneau pour dénoncer la politique de quotas que le ministère des pêches s’apprête à appliquer à leur encontre et les difficultés de tous ordres auxquels ils sont confrontés. « Cette action de protestation est destinée à attirer l'attention des autorités sur les problèmes que vivent au quotidien les pêcheurs artisanaux », explique Yaali N'Diaye, vice-président de la Fédération Libre de Pêche artisanale. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: « Non à la pratique à la lumière par les bâteaux chinois», ces pêcheurs regroupés au sein de la Fédération libre de la pêche artisanale jugent cette nouvelle réglementation «prématurée » et « inadaptée », lors du sit in qu'ils ont tenu devant les locaux du ministère des pêches et de l'Economie maritime.
Les frondeurs ont demandé aux autorités d'interdire la pêche à la lumière pratiquée par les bateaux chinois. « Nous nous élevons contre ce genre de pratiques qui à la longue finiront par entraîner une destruction massive de nos ressources halieutiques. Soucieux de la préservation des ressources et de la nécessité de les protéger pour les générations futures, nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à des agissements irresponsables et répréhensibles. Nous sommes pour une pêche responsable et durable », plaide Abdoulaye Moussa Sall, trésorier général de la FLPA et propriétaire de pirogues. « Il est inconcevable que des étrangers en l’occurrence des chinois soient favorisés à notre détriment et ce pour 25 ans. Il est aussi inadmissible que des hommes d'affaires ne disposant pas de pirogues puissent détenir 150 à 200 licences et qu'ils fassent venir des pêcheurs étrangers. En tant que citoyens mauritaniens, nous avons droits à bénéficier d'un minimum de justice...»
Ils ont invité dans la correspondance adressée au MEPEM , à mener d'autres types de concertation avec les producteurs afin de trouver une formule qui conviendrait au secteur artisanal non sans avoir reprouvé le « manque de gestion participative » et la montée en flèche des prix du matériel de pêche.
Les protestataires ont formulé des recommandations aux autorités: « Compte tenu du fait que tout le matériel et engins de pêche destinés à la pêche artisanale sont exonérés, il serait judicieux de contrôler les prix de cession des moteurs hors bords, pièces de rechanges et engins de pêche appliqués par les importateurs et revendeurs. Ces prix sont en constante augmentation tous les ans », font-ils remarquer.
Les manifestants réclament l'autorisation d'affréter des pirogues étrangères, de bénéficier des faveurs dans l'accès au crédit, d'être associés aux consultations et prises de décision à travers leur structure, d'avoir la possibilité de collecter les dossiers de renouvellement des documents de leurs membres, d'être autorisés enfin à ouvrir un registre de recensement de leurs membres propriétaires d'embarcations non immatriculées.
Au moment où ces lignes sont écrites, le MPEM n'avait pas donné de suite favorable à la requête des protestataires qui souhaitaient être reçus par le ministre ou les hauts fonctionnaires du département.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !