‘’Quant on peut tout ce que l’on veut, il est difficile de vouloir ce que l’on doit’’. Louis XIV
Il faut aimer son pays pour le servir.
AUX ACTES CITOYENS !
Je n’écris pas comme d’autres préparent des coups d’Etat. Je ne convoite ni pouvoir ni honneur, je veux seulement dire devant mon pays ce que j’ai vu et ce que je pense. Nous vivons des temps incertains et difficiles. Hélas ! Chômage, insécurité, flambée des prix, corruption, faiblesse des services publics et de l’Etat. Jamais dans l’histoire de ce pays, les interrogations n’ont été aussi nombreuses sur tout ce qui touche à l’avenir et aux perspectives d’une nation qui jusque – là avait su faire face à toutes les incertitudes politiques, économiques et sociales, quels qu’en fussent les causes, les manifestations et les effets. Après tant de promesses non tenues. Sans doute, depuis 1960, le fossé n’a été aussi grand entre ceux qui sont csensés assurer la Direction du pays et nos populations. Un pays en loques où l’opulence côtoie la misère et le désespoir, où les yeux hagards des enfants affamés, agglutinés aux feux rouges d’une capitale ensevelie sous les ordres, sont éblouis par les voitures rutilantes d’une classe dirigeante arrogante, incompétente et corrompue. Je connais, je les ai vus, le désespoir et le désordre qui sont le quotidien des laissés-pour-compte, avec leurs conséquences désastreuses sur les enfants des rues de Nouakchott. Je sais combien est ténue pour eux la frontière entre l’humiliation et la fureur dévastatrice, je sais avec quelle facilité ils glissent dans la violence et le désespoir. Je sais que la réponse des puissants à ce désordre qui alterne l’indifférence complaisante avec l’usage de la force aveugle, l’alourdissement constant des peines de prison. Je sais que la Jeunesse de notre pays vit une situation endémique d’inquiétudes profondes. Je sais que le durcissement des attitudes, l’expression du fondamentalisme et du communautarisme nous menacent tous. Un pays délabré. L’insalubrité y règne en maître. Les rues de la capitale économique sont redevenues nauséabondes, pour traverser Nouadhibou, il faut savoir retenir sa respiration ou tenir un mouchoir sur la bouche et les narines. La ville, une cité poubelle. La Zone Franche, un pas en avant, deux en arrière. UNE VERITABLE PERIODE D’INCERTITUDES. Quelle honte ! Quelle misère ! La Nation est abandonnée à elle-même. Le renchérissement du coût de la vie, la faillite du système éducatif, les défaillances dans les secteurs de la santé et de la sécurité publique sont autant de maux dont souffrent plus que jamais les Mauritaniens !!! Tous les mythes ses sont effondrés. L’inflation et la pauvreté fissurent les familles. Le possible n’ayant jamais été accompli. Deux Républiques dans une ! L’une à genoux sans repères, déçue, frustrée, voire trahie et l’autre, une véritable industrie de fabrication en séries d’une nouvelle classe bourgeoise se payant des palais de luxe et des voitures rutilantes. Les Mauritaniens réclament le droit, le droit souverain de jeter un regard sur la situation de leur pays et de rechercher de trouver les solutions les plus convenables à leurs problèmes, à la situation de la Mauritanie. La morale doit les y aider. L’éthique républicaine doit en garantir le droit. La violence verbale, la violence physique ou politique n’a jamais été un moyen de rapprocher les hommes, des idées. Elle n’est qu’un raccourci pauvre de contenu humaniste, à effet peu durable, destructeur. Ce climat assurément malsain dans lequel nous baignons en dépit des rodomontades de ceux qui veulent nous faire croire que nous sommes à l’orée d’un décollage vers les prairies du bonheur sur terre. L’enjeu est suffisamment grave, important pour que nous fermions les yeux sur l’ambiance morose d’une fin d’année sans guirlandes ni feux d’artifices, sous la psychose de l’hydre terroriste. Aucune tête, dans ce pays n’est à la fête. Tous sont conscients que la vie de l’écrasante majorité des mauritaniens et la marche de leurs activités professionnelles (s’ils en ont d’ailleurs !) ou encore leurs relations sociales ses résument à une désespérante angoisse existentielle vire à une fuite en avant pour oublier un insoutenable présent. Impôts-aux pauvres contribuables – et recette douanières parfois perverses sont restés les mamelles de l’économie nationale. Le doute sur l’Etat de la Nation et donc là, indéniable ! Chômage, mendicité, fermeture d’entreprises, marchés de gré à gré, expression d’une mal gouvernance réelle, sont plus que jamais les marqueurs d’une société soudainement plombée. Surtout que l’incertitude politique avec des tensions continues, fait le reste. Aux actes, citoyens ! Que chacun s’engage à jouer sa partition. Nous sommes tous concernés… c’est en agissant que le rêve sera une réalité !
AHMED BEZEID OULD BEYROUCK
Chroniqueur Politique
PS: Si les insulteurs professionnels pensent
pouvoir imposer un crépuscule sur les idées
et les idéaux qu’ils se détrompent.