A l'heure où tous les pays arabes ont déjà envoyé leurs équipes scolaires de moins de 12 ans pour les représenter à la deuxième édition de la coupe d'Al Jazeera Childrens Jeem à Doha, l'équipe, qui doit representer la Mauritanie, lutte encore pour l'emission des passeports de ses membres. Le Ministère de l'Education Nationale et l'Agence nationale pour le registre des populations et des titres securisés semblent s'acheminer tout bonnement vers la privation de 15 petits joueurs issus d'une école publique d'El Mina (Ecole Nessiba 1) d'une participation à ce tournoi arabe. Après avoir dressé en Novembre 2015 de nombreux obstacles à l'organisation à Nouakchott du championnat scolaire comptant pour la qualification à la coupe (refus de demander au Ministère de la jeunesse et des sports la mise à disposition du stade olympique, refus de saisir par écrit le Ministere des relations avec le parlement pour demander à la Direction Générale des Douanes l'obtention d'une admission d'entrée temporaire du matériel audiovisuel destiné à la retransmission en direct de la phase finale du tournoi, refus catégorique d'autoriser le staff de l'école Nessiba 1 de changer les noms de joueurs dont le profil pourrait compromettre la participation de l'équipe au tournoi, pour ne citer que ces exemples), le Ministère de l'Education Nationale est en voie de briser sans raison les rêves d'un petit groupe d'enfants innocents. Oui, les petits joueurs de l'école primaire de Nessiba 1 (El Mina), des enfants de 11 ans à peine, issus de quartiers pauvres étaient persuadés de faire en février 2016 le déplacement à Doha depuis qu'ils avaient remporté, haut la main, le tournoi aux termes d'éliminatoires ayant opposé à Nouakchott 8 équipes scolaires venant de trois wilayas de Nouakchott, d'Akjoujt, de Nouadhibou, d'Atar, de Rosso et d'Aleg. L'équipe de Nessiba jubilait. Les organisateurs qataris, qui avaient assisté au tournoi à Nouakchott, les avaient assuré que le transport, l'hébergement et l'entretien de l'équipe et de son encadrement seront entièrement pris en charge par la chaîne Jeem. Dans les têtes des petits joueurs se bousculaient des images féériques: embarquer dans un avion, faire escale dans une métropole occidentale ou une grande cité d'Afrique, atterrir à Doha, descendre dans un grand hôtel oriental, savourer d'excellents mets, rencontrer des joueurs de leur âge venus des quatre coins du monde arabe, jouer sur de belles pelouses et remporter pourquoi pas la coupe Jeem. Dans l'espoir de voir se réaliser son rêve, la petite équipe de Nessiba 1 s'impose depuis bientôt deux mois, l'organisation de séances quotidiennes d'entraînement dans son pauvre quartier d'El Mina sous la houlette de son entraîneur et en présence du Directeur et des enseignants de leur école et le soutien indéfectible des parents d'élèves. Mais là haut, au niveau du Ministère, au niveau des centres de décision, on ne semble pas se préoccuper du sort de cette petite équipe, de l'exclusion éventuelle de la Mauritanie d'un tournoi des écoles arabes. Déjà en 2014, le Ministère, pour des raisons qui frôlent le scandale, avait privé les petits mauritaniens d'une participation à la première édition du tournoi d'Al Jazzera Childrens Jeem. Aucune mesure disciplinaire n'avait été prise contre les personnes ayant bloqué la participation de la Mauritanie à cette édition. Aucune enquête n'avait été ouverte pour faire la lumière sur cette question qui ternit l'image de nos rapports avec un pays frère et ami, le Qatar. Ce précédent semble hélas avoir encouragé les responsables du Département à compromettre en 2016, pour des raisons mercantiles et de loin plus obscures que celles de 2014, la participation de la Mauritanie à la deuxième édition du tournoi au grand dam de la petite équipe de Nessiba.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !