Absent de la scène politique depuis plusieurs semaines pour cause de trêve liée au mois de Ramadan, le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), un collectif de plusieurs dizaines de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes, s’est brutalement réveillé ce mercredi.
Le vaste rassemblement dénonce la non publication de la déclaration de patrimoine du président Mohamed Ould Abdel Aziz, cinq ans après sa prestation de serment le 06 août 2009 et exige des explications sur «une série de scandales » ayant marqué la gouvernance du pays pendant la même période, dans une déclaration fleuve.
Dans le timing, celle-ci a été rendue publique à 72 heures de la date d’investiture du président réélu pour un deuxième mandat, à l’issue du scrutin du 21 juin dernier, prévue samedi prochain.
« Le président Mohamed Ould Abdel Aziz refuse d’appliquer la loi sur la transparence financière dans la vie publique », note le FNDU.
En Mauritanie, une loi 2007-54 du 18 septembre 2007 institue l'obligation de déclaration de patrimoine pour le président de la République et les hauts responsables de l’Etat.
« En son article 2, cette loi impose particulièrement au président de la République de faire après son investiture et à la fin de son mandat, une déclaration de sa situation patrimoniale et celle de ses enfants mineurs. De surcroit, et à la différence des autres responsables de l’Etat, il lui est fait obligation de rendre publique cette déclaration », précise le collectif de l’opposition.
« Ainsi, le président République refusa de se plier à la loi au lendemain de son investiture le 06 août 2009. Il fallut une année plus tard pour que le chef de l’Etat se résignât à faire une déclaration de patrimoine hors délai, mais il refusa de la rendre publique en violation du texte sur la transparence financière. D’ou mépris de la loi et irrespect de son propre serment », ajoute la déclaration.
Le FNDU évoque également différents « scandales » politiques, économiques ….. Des affaires jamais élucidées faute d’enquête.
Il s’agit du tripatouillage de la constitution par un parlement dont le mandat a expiré, 50 millions de dollars d’un don saoudien jamais inscrit dans la loi des finances, une mesure de grâce en faveur du français d’Eric Walter, "un caïd condamné pour trafic de drogue et chef d’un puissant réseau " et une interception par une patrouille militaire d’un convoi de 6 tonnes de drogue aux confins des frontières avec le Mali et l’Algérie le 10 octobre 2006, escortés par une vingtaine d’hommes armés des tribus du Nord Mali, restée sans suite.