Le syndrome des attentats terroristes d’AQMI, de l’Etat Islamique ou de ceux qui leur ont prêté allégeance taraude les Etats du Sahel. Après le Mali, c’est au tour du Burkina Faso de subir la répression aveugle des obsédés du djihad. Des innocents abattus dans un hôtel, au centre de Ouagadougou. Comme au Mali, le pays des hommes intègres a fait appel aux forces spéciales de la France et des Etats-Unis, désormais fortement implantées au Sahel, pour éradiquer les tentacules d’AQMI et de Daech. Des interventions qui viennent prouver combien les forces armées et de sécurité des pays de la sous-région, voire de l’Afrique entière, demeurent trop faibles, incapables, cinquante-cinq ans après leur indépendance, de faire face à la menace Jihadiste. Pour certains africains, c’est le retour du nouvel impérialisme kaki.
En Mauritanie, nous doutons toujours de ce qui pourrait nous arriver, parce que nul n’est à l’abri de cette pieuvre. Le pays a certes su éviter, il y a quelques années, une attaque à Nouakchott ; les terroristes furent interceptés à Riyad (PK), avant d’atteindre leur objectif final, à savoir le président de la République. Espérons donc que ces porteurs de mort ne réussiront jamais à entrer dans notre capitale pour y perpétrer leur sale besogne. Disons « jamais un sans deux » !
Nouakchott est connue pour le laxisme de ses habitants qui s’accommodent d’un désordre qui ne sévit nulle part ailleurs. On se préoccupe peu des risques que nous courons, dans les rues et dans nos établissements. Nous nous ruons là où se produit quelque évènement, oubliant qu’on peut y rencontrer un voleur en cavale ou ramasser un projectile, une balle perdue… Qui sait ? C’est dire combien nous nous exposons au danger, alors que nous ne sommes, évidemment pas, à l’abri.
Il y a quelques jours, un citoyen s’est demandé pourquoi la Mauritanie était-elle épargnée depuis si longtemps par le terrorisme. Dieu Seul sait mais ce que nous n’ignorons pas, c’est que notre pays n’est pas à l’abri. Que fait-il, alors, pour nous éviter ce qui est arrivé au Mali, au Burkina, au Niger, au Tchad, au Cameroun ? C’est là la grande question. Ce qu’on n’ignore pas, également, c’est qu’un gros effort militaire a été produit, par l’actuel régime, pour doter les forces armées et de sécurité d’importants moyens et assurer ainsi la défense de nos frontières. Le dernier défilé militaire fut ainsi l’occasion d’exhiber l’arsenal militaire et sécuritaire dont nous disposons. Autre avantage pour la Mauritanie, ses bons rapports avec et la France et les USA qui disposent de base dans le pays leur permettant de traquer les éléments de la nébuleuse AQMI. Mais avons-nous fait mieux que le Tchad qui dispose de l’armée la plus aguerrie de la sous-région ? Nous avons certes du matériel mais disposons-nous, pour autant, de moyens humains suffisamment formés pour affronter des terroristes déterminés à mourir, on ne sait pour quelle cause ? C’est l’autre grande question. Nos forces armées et de sécurité ont commencé à gagner un peu du galon, en opérant sur des champs de bataille au cours des années passées. Des terrains très chauds où nos militaires, en se frottant à l’adversité réelle, en accomplissant de périlleuses missions, acquièrent de l’expérience dans la lutte contre le terrorisme. Mais nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers et penser que cela n’arrivera qu’aux autres. Il vaut mieux prévenir que guérir. Les Mauritaniens qui voient à la télé des scènes d’horreur doivent rester très attentifs et prévenants. Vigilance donc !