Un groupe de harratines, dirigé par Abderrahmane ould Ahmed, un rescapé civil d’Inal, a officialisé son adhésion au Mouvement Pour la Refondation (MPR), dirigé par le docteur Kane Hamidou Baba. Dans son mot marquant l’évènement, le chef de file du groupe explique : « c’est après une analyse objective, mon expérience du terrain et des acteurs politiques de la place, le combat qu’il mène, pour l’ancrage de la démocratie et la justice, que nous avons décidé de rejoindre le MPR, un mouvement qui a la chance d’être dirigé par un grand patriote, un intellectuel de talent, le docteur Kane Hamidou Baba, ici présent ».
Poursuivant, le président du Mouvement Conscience et Union a exhorté les harratines de Dar Naïm (Hay Sakine) à le rejoindre, pour renforcer la présence du parti au sein de ce quartier oublié du pouvoir, réclamer plus de droits, plus de justice et plus de démocratie dans le pays. « Je puis vous affirmer que nous allons travailler pour élargir les bases du parti, tant partout à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays. » Et de tirer, à boulets rouges, sur ce qu’il appelle « le système beïdane » qui travaille à « marginaliser les autres composantes du pays, pour sa pérennité au pouvoir ». Ce système forme ses fils à devenir des « dirigeants de demain, et fait en sorte que les fils des harratines demeurent des charretiers, des vendeurs de charbon, des dockers…. » Puis Abderrahmane ould Ahmed s’étonne : « si nous nous réclamons beïdanes, on nous rejette, et si l’on se proclame harratines, ce que nous sommes, du reste, on nous le refuse. Alors, que veut-on faire de nous ? »
Parlant du passif humanitaire, Ould Ahmed s’est dit surpris d’entendre le président de la République dire, à Nouadhibou, que le « dossier est clos » alors que, selon lui, rien n’est fait pour l’épurer. Pour Ould Ahmed, il faut faire connaître la vérité, avant de parler de pardon que seules les victimes peuvent accorder.
Prenant la parole à son tour, le président du MPR a d’abord remercié l’initiateur de la rencontre et, à travers lui, les populations de Dar Naïm, venues assister à la cérémonie de ralliement. Le docteur Kane Hamidou Baba a qualifié d’« historique » le parcours d’Abderrahmane ould Ahmed, militant des droits de l’homme, à Nouadhibou, avec l’UFD. « C’est un homme de d’engagement qui a lutté et continue de lutter pour la justice sociale et l’égalité, en droits, en devoirs, en chances ».
« C’est dans ce combat contre l’esclavage », note le président du MPR, « pour le règlement équitable du dossier du passif humanitaire, pour la cohésion sociale, que son combat rejoint celui du MPR, parti d’intégration nationale ». Et le docteur Kane d’expliquer les grands axes de son parti fondé sur « le renforcement de l’unité nationale, l’ancrage de la démocratie, le respect des droits de l’homme et le développement dans l’équité »… avant de souligner que « le MPR n’est pas une association de défense des droits de l’homme mais combat pour le respect de ce principe universel ». Relativement au passif humanitaire, il ajoute : « le pardon n’est pas au début mais à la fin d’un processus ». Il a enfin dit espérer mener le combat avec les militants de Dar Naïm, amis aussi d’autres quartiers de Nouakchott et des autres contrées du pays.