Le président des forces progressistes du changement (FPC), M. Samba Thiam a tenu, ce matin, un point de presse au siège de son parti. Une occasion pour lui d’expliquer aux journalistes et militants présents la situation que vit son parti depuis le refus que le ministère de l’intérieur a opposé à sa demande de reconnaissance, mais aussi de se prononcer sur certaines questions de l’heure.
Le président Samba Thiam est d’abord revenu sur le processus de recours que les FPC ont engagé contre la décision « illégale et injuste » du ministère de l’intérieur de ne pas reconnaître son parti.
Et de rappeler: "nous avons déposé un dossier conforme aux textes, on nous a fait attendre 8 mois pour nous brandir l’article 11 de la Constitution et l’article 6 de la loi 91-024 régissant les partis politiques." Or, observe le président des FPC, selon les rumeurs, le même ministère de l’intérieur s’est hâté de reconnaître un parti, en l’occurrence, AND en moins d’une semaine, après le dépôt de sa demande.
Comme nous l’avons toujours dit, le pouvoir en place pratique la politique de deux poids, deux mesures, déplore Samba Thiam avant d’ajouter : "on nous a opposé les 2 articles précités pour nous refuser la reconnaissance, mais la réalité était autre, on refuse de reconnaître le FPC parce que le pouvoir le considère comme un parti de négro-mauritaniens, avec un discours qui dérange, voilà la réalité. Or comme tout le monde le sait, en Mauritanie, les partis politiques sont à dominante ou négro-mauritanienne ou arabo-berbère," fait remarquer Samba Thiam.
Revenant sur l’action en justice en cours, il indique: « en bons patriotes, soucieux de travailler dans la légalité et conformément aux dispositions de la Constitution, nous avons, face au refus, usé du droit que nous octroie cette dernière, à savoir un recours devant les tribunaux ». L’action se poursuit donc devant la justice, la chambre administrative de la Cour Suprême a saisi, par lettre, en date du 2 décembre 2015, le ministère de l’intérieur qui dispose d’un délai de 30 jours pour répondre. Le délai est dépassé, le département n’a pas réagi, nous espérons que la Cour Suprême dira le droit.
A question de savoir ce que feront les FPC en cas de refus du ministère de l’intérieur de répondre à l’interpellation, ou du refus de la haute Cour de dire le droit, le président des FPC dit préférer attendre, mais indique que son parti est déterminé à s’exprimer pour user des moyens d’expression qu’octroie la Constitution.
Abordant le deuxième point de sa conférence de presse, le président du FPC a fustigé la « tendance du régime à museler les libertés, à prendre en otage la démocratie mauritanienne ». Aujourd’hui, déplore Samba Thiam, le gouvernement en place cherche, par tous les moyens à réduire en silence toute opposition démocratique crédible, c’est notre cas, mais aussi celui d’IRA…La création du parti de Ould Ahmed Aicha, d’ AND participe justement de cette manœuvre du pouvoir qui vise à casser les forces démocratiques, or, une véritable démocratie se fonde sur une majorité qui gouverne et une opposition constructive, ce qui est, regrette le président des FPC loin d’être le cas chez nous. Face à cette menace qui pèse sur l’avenir de la démocratie mauritanienne, Samba Thiam demande à l’opposition démocratique et aux forces patriotiques et progressistes de s’y opposer.
Répondant à une question relative au dialogue politique que l’opposition et le pouvoir réclament, le président des FPC fait observer qu’un dialogue dans les conditions actuelles sera loin de parvenir à un consensus national parce que même si Aziz affirme qu’il ne briguera pas un 3e mandat, il faut rester prudent et vigilant, parce que chaque camp a son agenda qu’il veut faire passer. Ce qu’il nous faut, précise M. Thiam, c’est plutôt un débat national qui prenne en charge les questions de l’unité nationale.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !