Un article, intitulé : ’’l’épreuve de la primature en 2016 est ouverte’’, paru sur Cridem, sous la plume de Sidi Mohamed El Mehdi, a retenu mon attention.
J’y ai vu, non pas une manière d’analyser les tendances politiques et d’anticiper sur les décisions en la matière du chef de l’Etat, comme le veut l’usage journalistique, mais plutôt un recours à la suggestion, telle que pratiquée par les adeptes de la psychologie élaborée.
Si l’absence de liens entre les personnes proposées ou pressenties pour le poste de PM, écarte d’emblée l’existence de manipulateurs qui se profileraient en arrière plan de l’article, il en est autrement pour un message qui servirait à la mise en relief de l’une des personnes citées par l’auteur.
Le cas échéant, le reste du groupe servirait de support au message, façon subtile de noyer, dans les généralités, une suggestion destinée au président Aziz en jetant en pâture à l’opinion, une brochette de ministres ambitieux pour éviter au concerné d’avancer à découvert. Stratégie qui ferait penser à un officier… ?
Parmi les personnes citées, hommes et femmes, il y’a certes des profiles Premier-ministrables, des profiles qui donneraient même du punch à une situation nationale, caractérisée par des incertitudes et une morosité sur le triple plan politique, économique et sécuritaire.
Mais le président Aziz n’est pas dupe, ni traumatisé par les récents événements au point de mettre en péril son régime et la nation toute entière.
Il sait, par exemple, que Dr Moulaye (comme il aime se faire appeler) n’est pas éligible au poste de Premier Ministre, ne serait-ce que pour avoir transformé en tares, les atouts et les préjugés favorables dont disposait le régime en 2008 et 2009.
Il sait aussi que Mohamed Salem Ould Bechir, ferait sûrement un excellent conseiller en énergie ou un directeur de département technique au sein d’une entreprise, mais de là à le propulser à la tête du gouvernement, il y’a un pas qu’un Aziz averti et conscient des enjeux du moment, ne franchirait qu’avec une nette tendance suicidaire sur le plan politique.
Pour éviter donc d’évoluer dans la logique de ministres ‘’apostrophes, à ministres catastrophes’’, le choix d’un PM apte à affronter les défis conjoncturels du moment, doit obéir à des critères autres que ceux traditionnellement mis sur la balance des nominations.
Sans chercher à en dresser le portrait robot, je peux dire que le PM qui convient à la situation actuelle, tiendrait des profiles de deux personnes aux antipodes l’une de l’autre et que rien ne lie ; il s’agit de Abdallahi Ould Ahmed Damou et de Biram Dah Abeid.
Ce portrait tiendrait de Ould Ahmed Damou la fidélité au régime, l’efficacité, la finesse, le discernement et la discrétion, et tiendrait de Biram, l’engagement, le goût du risque et la notoriété internationale.
M.S.Beheite