
La dernière saison des pluies a laissé la plupart des routes de Nouakchott dans un piteux état. Le semblant de goudron avec lequel nos routes sont construites s’est vite dissous dans les eaux stagnantes ou de ruissellement. Résultat: des routes défoncées. On dirait que le goudron se contracte comme du plastique. Ceux qui empruntent aujourd’hui la route des PK, d’Arafat vers le centre-ville en passant par le carrefour Madrid doivent manœuvrer avec prudence pour ne pas abimer leur mécanique, particulièrement près de la station Total de Bagdad et du carrefour de Nancy….
L’établissement national d’entretien routier (ENER) qui peine à colmater les nids de poules ou les pattes d’éléphants est devenue invisible depuis quelque temps. Est-il confronté à des difficultés financières, comme le laisse croire une certaine presse ? En tous les cas, l’état de nos routes est piteux. Elles sont indignes d’une capitale qui se veut moderne. Certains observateurs qualifient de gâchis les milliards d’Ouguiyas investis dans la voirie de Nouakchott, confiée à des entreprises ne disposant pas d’expertises nécessaires pour ce genre d’ouvrages urbains. Lesquels ouvrages devraient durer près d’un siècle.
Hors de la capitale, l’axe Boutilimit – Aleg est fortement dégradé : dos d’âne, nids de poules, érosion…Y rouler requiert une très grande prudence de la part des conducteurs. La route de l’Espoir, construite après notre indépendance pour désenclaver l’arrière pays connaît par endroits de grosses défaillances et son entretien relève presque de la quadrature du cercle. Les engins de l’ENER n’arrivent toujours pas à la sécuriser contre l’ensablement, l’érosion et autres agressions. Des milliards y sont investis régulièrement et presque pour rien. Et depuis quelques années, cette route de l’Espoir relie la Mauritanie aux autres pays de l’Afrique subsaharienne, avec un intense trafic de gros véhicules, ce qui devrait pousser les pouvoirs publics à lui accorder une grande attention, car son état de dégradation avancée et fréquente donne une mauvaise image de notre pays, il peut même freiner notre raccordement au train de l’intégration ouest africaine.