On le savait, le marché de Sebkha, communément appelé marché du 5e est trop sale, il est très mal entretenu. On ne le dira jamais assez. Un tour dans ce marché, à la veille de la fête permet de constater combien ce grand marché croupit dans les abimes. On y voit et respire du n’importe quoi. Des odeurs nauséabondes, des mouches de tout acabit, des vers et autres insectes y pilules et polluent l’atmosphère. Mais face à cette situation, personnes ne lève le petit doigt pour dénoncer. Ceux qui y tiennent commerce et qui paient des impôts ne protestent point. Alors la mairie en profite, les pouvoirs publics aussi. Pourquoi ? Parce que c’est le marché des pauvres. Les commerçants qui génèrent les ordures tiennent petit commerce : vendeurs et écailleurs de poissons, vendeurs de légumes, de fruits, de lait, de nourriture etc. Des produits qui font courir, presque exclusivement les familles les plus modestes de Nouakchott. Ces petits commerçants déversent tout sur tous les espaces et passages. Et comme personne ne vient ramasser ces ordures, il se forme alors des tas, des lacs, même sur le goudron. Les traces de la dernière pluie tombée sur la capitale restent encore visibles. Tout y donc passe : voitures, charrettes, piétons etc. Et le résultat de tout cela, des puanteurs nauséabondes et ceux qui passent doivent se boucher le nez. On les entend dire Effef, Euf, le nom donné, à juste titre d’ailleurs par ceux qui fréquentent ce marché à la place des écailleurs de poissons.
Les grands commerçants, quant à eux ne se préoccupent que du gain, allant même jusqu’à louer très cher, les parvis ou terrasses de leurs boutiques, ce qui bouche tous les passages de l’intérieur du marché. Les charrettes et autres propriétaires de pousse-pousse viennent s'ajouter au reste.
C’est comme qui dirait, dans un pays où le commerce est roi, il semble fort qu’on s’en fout de tout, tant que les sous entrent dans la caisse.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».