Alors que l’ambassade de la Mauritanie en Arabie Saoudite n’a ni planton ni secrétaire, la voilà recrutant quatre fonctionnaires pour un salaire mensuel individuel de 16.500 Rials (1.485.000 UM) dont elle n’aurait pas besoin nécessairement de leurs services. Pour cela, la direction du Budget a été chargée d’établir les notifications budgétaires correspondantes et la direction du Trésor doit alors procéder aux transferts pour le paiement de ces contrats indélicats et inutiles. L’un des conseillers de cette ambassade, qui touche 1.247.000 UM viré mensuellement dans son compte, ne se présente que pour toucher ses salaires accumulés pendant plusieurs mois. Ces fonctionnaires exceptionnels ont la particularité d’être des proches de personnalités civiles ou militaires très puissantes du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Les salaires des travailleurs locaux de l’ambassade et du Consulat de la Mauritanie en Arabie Saoudite n’ont pas augmenté depuis 20 ans. Or, le salaire de l’une ces nouvelles recrues fait trois fois le salaire d’un employé local. Ce qui se passe dans la représentation diplomatique de Mauritanie en Arabie Saoudite n’est que la partie apparente d’un immense iceberg de mauvaise gestion qui prévaut quasiment dans tous les consulats et ambassades du pays à travers le monde. Dans certaines ambassades, l’anniversaire de l’indépendance n’a pas été célébrée depuis vingt ans, faute de moyens. Les bourses des étudiants sont utilisées à des fins commerciales. C’est ce qui explique les retards régulièrement enregistrés. Des centaines de personnes résidant à Nouakchott comptent parmi les personnels des ambassades sans jamais y avoir mis le pied mais en percevant néanmoins salaires et indemnités.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !