"Pourquoi la Mauritanie est épargnée par le terrorisme?" Voilà, une question intéressante, qui taraude bien des esprits, à laquelle Drapeau Rouge (France) aurait,semble-il, sans trop se remuer les méninges, trouvé une réponse implacable : à savoir que la Mauritanie du Général Mohamed Abdel Aziz (selon ce dernier) s’est dotée d’une véritable stratégie politico-militaire qui aurait définitivement jugulé et extirpé, de son territoire, les bandes terroristes qui essaiment la bande sahélo-saharienne.
Désormais, celles-ci peuvent continuer à prospérer ailleurs, dans d’autres pays limitrophes, même les mieux armés, équipés et expérimentés en matière de lutte contre le terrorisme mais pas en Mauritanie qui a une parfaite maîtrise de son territoire, même dans les zones les plus difficiles (dixit Mohamed Fall Ould Oumeire).
En examinant de près cette thèse et en la soumettant à l’épreuve des faits et du vécu quotidien des mauritaniens, on se rendrait très vite compte que la Mauritanie du Général Aziz n’a aucune maîtrise de son territoire national contrairement à ses élucubrations et fantasmes. En effet, son dispositif sécuritaire particulièrement performant en matière de répression de manifestions pacifiques (étudiants, travailleurs, militants de droits de l’homme qui revendiquent légitimement des droits les plus élémentaires, etc.) se montre singulièrement inepte à réduire l’insécurité grandissante dans le pays et même dans la capitale, Nouakchott, soumise à la loi et au diktat des bandes de délinquants qui sèment, chaque jour que Dieu fait, la peur et la désolation dans tous les quartiers de la capitale. Les récents vols et meurtres qui se sont produits dans les marchés de la capitale en sont des preuves éloquentes.
Il va s’en dire que jamais dans leur histoire récente, les populations mauritaniennes n’ont été autant exposées à une crise sécuritaire interne sans précédent caractérisée par une hausse exponentielle de cas gravissime de meurtres, vols et viols de paisibles citoyens et de personnes vulnérables.
A Nouakchott, règne une véritable psychose celle de « la peur sur la ville » où la méthode azizienne, particulièrement efficace pour juguler et mettre hors d’état de nuire des bandes de délinquants et terroristes, a montré toutes ses limites, parce que cette méthode tant glorifiée n’existe que dans l’imaginaire fertile des tenants d’un pouvoir en état de déliquescence avancé.
Comment ce pouvoir, incapable de lutter contre la délinquance interne, peut se prévaloir d’avoir sécurisé un territoire de plus d’un million de kilomètres carrés grâce à une méthode à laquelle personne ne croit sauf quelque occidentaux aveuglés par les avantages que leur a octroyés Aziz en leur facilitant l’ implantation des bases militaires sur le sol mauritanien.
Dès lors, la seule question qui mérite d’être posée aujourd’hui est la suivante : quelle est le modus vivendi que le pouvoir mauritanien a avec les groupes terroristes la bande sahélo-saharienne? En tous les cas, l’analyse de certains faits démontre, à l’évidence, que la Mauritanie n’est épargnée par les terroristes que parce qu’elle fait preuve de duplicité qui ne trompe plus personne car elle est aujourd’hui mise à nu.
En réalité, le Général Aziz est l’ami et le protégé des occidentaux mais aussi il est aussi l’ami et le protecteur(tout au moins complice) des terroristes sahélo-sahariens. Telle est la triste réalité ! J’en veux pour preuve l’attitude de son pouvoir à l’égard des islamistes qui ont mis à genoux le Mali au cours de ces dernières années. N’est-ce pas son pouvoir qui a exfiltré, gardé puis libéré Sidi Mohamed Oud Mohamed Oud Bouamama dit Sanda Ould Bouamama, l’ancien porte-parole du groupe d’Ançar Eddine présent au nord du Mali et dirigé par Iyad Ag Ghaly, un groupe armé lié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), alors que celui-ci est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires maliennes pour des crimes graves commis au Nord du Mali. N’est ce pas Sanda Ould Bouamama qui faisait l’apologie des crimes commis au Mali et qui pourfendait la France, la communauté internationale sur les ondes de RFI. Où est-il et où vit-il aujourd’hui ?
Et présentement, au moment, où les forces armées maliennes, les FAMA, appuyées par les forces de la Minusma et celles françaises de Barkhane tentent de déloger certains groupes terroristes maliens (FLN, d’AmadouKouffa et des hommes d’Ançar Eddine d’Iyad Ag Ghaly) retranchés dans la forêt de Wagadou à la frontière mauritanienne, que font les forces armées mauritaniennes ?
"Pourquoi, la Mauritanie est épargnée par le terrorisme ?" Pour répondre en définitive à cette question, nous dirons que c’est tout simplement à cause de sa politique bâtie sur une stratégie participant de la duplicité.
Abdou Dayem