Mohamed Ould Daf, le président de la zone franche de Nouadhibou, serait-il devenu comme le bikini? Tout le monde veut qu'il tombe et personne ne comprend comme il tient. En effet, depuis son parachutage à la tête de ce poste sensible,Ould Daf, qui ne peut se vanter de la moindre réalisation, multiplie en plus les faux pas. Ses relations avec le wali, avec lequel il devrait collaborer étroitement, sont devenues exécrables au fil du temps, à tel point que les deux hommes ne s'adressent pratiquement plus la parole. Il ne s'entend pas non plus avec les directeurs des deux établissements portuaires sous sa tutelle (le port autonome et le port artisanal) qui lui reprochent de tenter de s'ingérer un peu dans leur gestion. Alors que la sienne est loin d'être irréprochable. Rien que pour la célébration à Nouadhibou de la fête de l'indépendance, des centaines de millions ont été dépensés sans le moindre appel d'offres. La construction d'une tribune démontable, qui devait recevoir les officiels, a été attribuée à un entrepreneur qui bénéficie, semble-t-il de soutiens haut placés, pour 60 millions d'ouguiyas. Le pavoisement de la ville a été lui aussi cédé dans une totale opacité. Des exemples parmi tant d'autres. Ould Daf sait aussi cultiver l'amitié et les secrets. IL travaille avec deux ou trois collaborateurs seulement. Les autres peuvent rester des mois sans le voir.
L'argent, lui, est bien gardé. Au frais et bien rémunéré. Les fonds provenant de la Banque mondiale sont en effet logés dans un compte à Orabank, une banque étrangère alors que les banques nationales sont légion. Il est vrai que les étrangers ont l'avantage d'être beaucoup plus discrets que les nationaux.