Poursuivi pour « incitation à la haine » le colonel Oumar sous contrôle judiciaire

4 December, 2015 - 15:30

Le pôle anti-terroriste du tribunal du tribunal de Nouakchott a inculpé «d’incitation à la haine raciale et incitation à l’atteinte à la sûreté de l’Etat » et placé sous contrôle judiciaire jeudi après midi,  le colonel Oumar Ould Beibecar.

Cet officier à la retraite avait été arrêté et mis sous le régime de la  garde à vue dans les locaux de la Direction de la Sûreté de l’Etat (DES-police politique), le samedi 28 novembre dernier, jour de  célébration du 55é anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie.

Il venait d’animer une conférence de presse sur le passif humanitaire au siège de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR).

Une manifestation à l’occasion laquelle Ould Beibecar  a dénoncé « la pendaison de 28 militaires négro-africains  dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, pour célébrer la fête nationale d’indépendance, comme une souillure contre l’unité de la Mauritanie ».

La défense de l’officier à la retraite dit ne pas comprendre le fait que le  dossier de son client atterrisse devant le  pôle anti-terroriste de la justice mauritanienne pour instruction.

L’arrestation du colonel  a suscité plusieurs réactions de condamnations des partis de l’opposition  et la naissance d’un comité de soutien constitué par diverses organisations de la société civile et personnalités.

Par ailleurs, plusieurs anciens détenus des années 1986/1991  sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, ont porté un témoignage positif par rapport au comportement de l’officier  quand il s’est retrouvé sur le chemin de leur infortune.

Le passif humanitaire en Mauritanie, formule désignant l’exécution extra-judiciaire de plus 500 militaires négro-africains entre septembre 1990 et février 1991, est  couvert par une loi d’amnistie de 1993. Mais ces faits restent  au centre d’une vive controverse, malgré une prière aux morts et « l’indemnisation » des familles sous le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz.