A l’instar de la communauté internationale, la Mauritanie a célébré le 1er décembre 2015 la journée mondiale de lutte contre le Sida, avec une forte implication de la société civile. L’occasion pour le Secrétaire national exécutif de lutte contre le VIH/Sida, Dr.Abdalhahi Ould Sidi Aly d’annoncer d’importantes mesures pour endiguer un fléau qui s’annonce faible en termes de prévalence générale mais porteur de risques en Mauritanie.
La célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida, célébrée le 1erdécembre dernier, a été marquée par l’allocution du ministre de la Santé, Ahmed Ould Hademine Ould Jelvoune qui, dans son discours, a déclaré que le gouvernement «s’est engagé à éradiquer la transmission mère-enfant du Sida », soulignant que des mesures fortes ont été prises pour renforcer la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida ainsi que le système de protection et de prévention. Il a mis en exergue dans ce cadre les efforts déployés par le gouvernement mauritanien pour renforcer tous ses instruments de lutte contre une pandémie qui continue de tuer des millions de personnes à travers le monde, notamment en Afrique. Il a annoncé les mesures envisagées pour la décentralisation de la gestion du Sida, à travers l’ouverture de structures de prise en charge des malades au niveau des hôpitaux régionaux, la lutte contre la discrimination et la stigmatisation dont sont victimes les malades du sida.
Auparavant, le Secrétaire exécutif national de lutte contre le Sida, Dr.Abdallahi Ould Sidi Aly, avait brossé le profil épidémiologique de la pandémie en Mauritanie, soulignant que sa faible ampleur sur le plan général cache des risques inhérents aux taux inquiétants constatés chez certaines populations clés à haut risque. Il a également visé dans ses propos, les populations vivant dans des milieux marqués par la précarité, la méconnaissance des moyens de prévention et de traitement, la mobilité des populations, entre autres.
Conscient de ce danger, dira-t-il en substance, le président de la République a instruit le gouvernement pour qu’un certain nombre de mesures soient prises rapidement, notamment, la prise en charge totale et gratuite de toutes les personnes vivant avec le VIH/Sida, l’accroissement des ressources affectées à la gestion de la maladie. C’est dans ce cadre, soulignera Dr.Abdallahi Ould Sidi Aly, que le Secrétariat exécutif national de lutte contre le sida a adopté un Plan d’action 2015-2018, avec la mobilisation de toutes les parties prenantes, en particulier la société civile, avec laquelle une contractualisation est prévue pour la prise en charge des volets sensibilisation et communication. Parmi les mesures également envisagées, la décentralisation de la prise en charge et de la prévention dans toutes les régions d’une manière progressive, de manière à couvrir dans un avenir proche la totalité du territoire national. Ainsi, selon lui, trois nouvelles unités seront ouvertes à Néma, Rosso et Zouerate en 2016, suivies par celles de trois autres en 2017 à Atar, Tijikja et Akjoujt. C’est dans cette même logique que sera également décentralisée, selon lui, la prise en charge et la prévention de la transmission mère-enfant grâce à l’ouverture de 15 sites, dont celui de Teyarett. Ainsi, selon Dr. Ould Sidi Aly, la Mauritanie a déjà balisé le terrain pour l’Accès universel de prévention, de traitement, de soins et de soutiens aux personnes affectées par le VIH/Sida.
Aujourd’hui, 5500 personnes porteuses du VIH/Sida, dont 2500 à l’état actif, sont prises en charge, selon le Secrétaire exécutif de lutte contre le Sida, soulignant la mise en œuvre de la stratégie TETRIM (tester et traiter en RIM).
L’ONG AMAMI, présidée par Dr. Moulaye Mehdi Moulaye Zeine, avait dans le cadre des festivités marquant le 1er décembre, organisé des activités de sensibilisation et de mobilisation au niveau de son siège. Le ministre de la Santé, accompagné par le Secrétaire national exécutif de lutte contre le Sida, ainsi que des représentants d’institutions et d’organisations nationales et internationales ont ainsi pu apprécier sur place la forte implication de la société civile dans le combat contre ce fléau