Après l’interdiction par les autorités de la tenue de la conférence que le colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar devrait tenir à l’Espace Galaxy, ce 28 novembre, AJD/MR , maitresse d’œuvre a délocalisé cette manifestation dans son siège social à Sebkha. Un siège qui a refusé du monde. Le public venu nombreux était obligé de prendre place dans la rue, sous le soleil pour écouter le conférencier à travers des hauts parleurs installés à cette occasion.
Dans son exposé, le conférencier, connu pour ses sorties très courageuses et fracassantes, sur cette page sombre de l’histoire du pays et qui, visiblement dérangent le pouvoir en place, a relaté les massacres des officiers, sous officiers et hommes de troupes negro-mauritaniens par leur frères d’armes arabes, dans la nuit du 27 au 28 novembre 90, à Inal. Ould Beibacar a énuméré les noms des 28 victimes et a demandé au public de prier pour le repos de leurs âmes.
Poursuivant son exposé, l’officier à la retraite a également rappelé les autres cas de massacres dans d’autres casernes militaires mais aussi dans la forêt de Bakaw (Boghé) et à Maghama où les têtes des victimes civiles ont été brandies et exposées au public , invité et forcé à danser autour.
Le conférencier a mis cette folie meurtrière qui s’est emparé de l’armée nationale sur le compte d’une poignée d’extrémistes arabes (baasistes et nacéristes) qui, au lieu d’être sanctionnés, ont plutôt bénéficié de promotion. Ould Beibacar, qui devrait répondre à la question de savoir si Inal a définitivement souillé le 28 novembre, a indiqué que ces massacres restées impunies ont entaché cette date qui devrait marquer la joie de tout un peuple, mais qui hélas a plongé une partie de ce peuple dans l’amertume et le dégoût.
Face à l’impunité consacrée par une loi d’amnistie votée en 93, l’officier à la retraite préconise le devoir de vérité et le devoir de justice, car pour lui, seules les victimes peuvent pardonner leurs bourreaux. Les tentatives de règlement opérés par l’actuel pouvoir ne sont qu’une manœuvre dilatoire pour protéger les bourreaux, selon lui.
Parlant de la délocalisation des manifestions du 28 novembre à Nouadhibou, 250 Km d’Inal, Ould Beibacar dira qu’elle constitue une insulte à la mémoire des victimes et consacre l’impunité.
Enfin, pour le conférencier, la Mauritanie est pays multi-ethnique, les negro-mauritaniens ne sont pas étrangers, mais des patriotes qui ont fait leur preuve pendant la guerre du Sahara, c’est pourquoi, il faut lever le coin du voile qui entoure les massacres des militaires et civils négro-mauritaniens, afin de permettre aux ayants droit de faire leur deuil, ensuite de pardonner pour que la Mauritanie préserve son unité et aille de l’avant, pour le bonheur de tous.
Plusieurs personnalités politiques, les ayants droit des victimes et les rescapés militaires et civils, les rapatriés ont pris part à cette conférence. Les premières ont apporté, chacune, selon son expérience et sa contribution.
Rappelons que la veille, l’AJD/MR a organisé une veillée funèbre dans son siège à la mémoire des martyrs d’Inal.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.