Comme prévu, la marche de dénonciation des massacres de Gaza a bien eu lieu juste après la prière de Tarawih le mercredi soir. Une marche dont le nombre de participants a été bien en deçà de ce que les organisateurs attendaient étant entendu qu’elle devait rassembler des groupes politiques de toutes obédiences, des centrales syndicales et des organisations de la société civile. Finalement, d’après les estimations, c’est juste quelques centaines de personnes qui ont marché pour soutenir les Gazawis. Déjà à la dernière réunion préparatoire de la marche, les signes de discorde entre les principales composantes étaient perceptibles. A titre d’exemple, l’exigence du représentant de l’Union Pour la République, Yarba Ould Sghair de marcher avec les banderoles aux couleurs de son parti. Ce que les autres groupes participants, notamment le Forum National pour l’Unité et la Démocratie ont tout simplement refusé sous prétexte d’éloigner cette manifestation de solidarité avec le peuple palestinien de toute tentative de politisation. Et de fil en aiguille, les accusations mutuelles ont été publiquement échangées entre les responsables des organisations politiques en présence. Selon l’opposition, le parti au pouvoir n’a pas pu mobiliser ses militants pour cette cause. Alors que du côté du pouvoir, les trois quarts de ceux qui ont participé à la manifestation sont des militants de l’Union Pour la République. Comme quoi, la marche de soutien à Gaza a juste constitué une occasion peu opportune d’échange d’écarts de langage et d’accusations strictement inutiles qui ni n’avancent ni ne reculent entre des acteurs politiques qui auraient mieux à faire que de se regarder en chiens de faïence et de s’insulter.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».