Khaled Ould Kaiss de l’aile dissidente du parti Sursaut, dans une interview exclusive : ‘’Au Sursaut, les querelles ne sont pas personnelles, les divergences sont éthiques, organisationnelles et de gestion du parti’’

19 November, 2015 - 00:30

Le Calame : Dans une récente interview accordée au Calame, Mme la présidente du Sursaut s’est dit étonnée par la décision de justice annulant les actes du dernier congrès de votre parti. Vous ne partagez pas  ce sentiment ?

Khaled Ould Kaiss : Non,  car elle n’a respecté les procédures d’un congrès conforment au  statut interne de notre parti.

 

-Après cette décision quel sera le prochain acte du feuilleton ?

-Le parti va se réunir à nouveau pour préparer  un  congrès, conforme au statut du parti  et à la loi. Et établir une feuille de route claire afin de rendre viable et fiable le fonctionnement du parti et ce à tous les niveaux.

 

-Depuis sa naissance, Sursaut connaît des divergences  profondes. Sur quoi  divergent les deux  tendances du parti ? Idéologie  ou  simplement des querelles  de personnes ?

-Les querelles ne sont pas personnelles, les divergences sont  éthiques,  organisationnelles  et de gestion du parti. Mme Lalla a tenu un congrès sans en informer les autres membres du parti. Or, nous voulons un parti où il n’y a pas d’exclusion, mais une cohésion de groupe uni sur la base d’une gestion transparente.

 

-Dans un communiqué publié en 2014, vous accusez la présidente de prendre le parti en otage. Sur quoi fondez-vous  cette accusation ?

-Mme Lalla  fait cavalier seul : elle ne consulte pas  le bureau exécutif pour toutes les décisions, il n’y a pas de gestion basée sur le consensus et la cohésion du groupe.

 

-Peut-on savoir pourquoi vous avez  boycotté et l’implantation et le congrès alors que vous  devriez  piloter  son organisation ?

-Il ne s’agit pas de boycott, la majorité des membres du bureau exécutif et moi-même  ainsi que la majorité des maires et des députés  n’ont eu connaissance de son congrès qu’à travers les medias.

 

-Au terme du dernier congrès,  le bureau exécutif  a réitéré sa confiance à la direction du parti  présidé par  Mme la présidente, Lalla Mint Chriv. Pourquoi n’avez-vous pas réussi  à  empêcher  la tenue de ce congrès, si vous  êtes majoritaires? 

-Une fois encore la majorité des membres du bureau exécutif et   la plupart des maires et des députés  n’étaient pas informés de la tenue du congrès.

 

-Que répondez-vous à vos adversaires qui  pensent  que vous êtes manipulés par des gens qui ont juré de perdre le parti depuis les dernières élections municipales et législatives ?

-Non, il n’ya pas de manipulation, mais une profonde insuffisance organisationnelle et de gestion qui empêche le parti de fonctionner correctement et d’atteindre ses objectifs. C’est dans cet ordre d’idées que la majorité des membres du parti a décidé de le prendre en main et ce  afin d’assurer sa cohésion et son fonctionnement sur un consensus total,  de confiance qui ne crée pas de méfiance.

 

 -Votre parti ne compte plus de ministre dans le gouvernement. Vos divergences n’y sont-elles pas pour quelque  chose ?

-Lors de la nomination  du nouveau gouvernement, le bureau exécutif s’est réuni et a arrêté une liste de trois personnes proposées pour une nomination dans un procès verbal de réunion. Dans ledit procès verbal, Mme la présidente ne figure pas. Elle a alors transmis un autre procès verbal au  gouvernement spécifiant qu’elle est la seule personne proposée par le parti pour  une  nomination éventuelle.

 

-Comment avez-vous accueilli la publication de la composition du bureau du haut conseil de la jeunesse ? Sursaut y est-il représenté ?

-Non,  Sursaut n’est pas représenté, le bureau du haut conseil de la jeunesse n’est pas créé avec la représentation de chaque membre de parti, mais c’est une initiative de son Excellence Monsieur le Président Mohamed Abdel AZIZ. Ayant constaté que la jeunesse est absente de l’échiquier politique, économique, social, culturel  et surtout qu’il n’existe pas une structure qui organise, oriente, gère et régularise les activités et les besoins des jeunes, il a décidé de mettre en place ce haut conseil. Une activité louable s’il en est.

 

-Quelle évaluation vous faites de la politique de renouvellement de la classe politique prêchée par l’actuel président de la République ?

Elle est légitime et louable, du  moment que son Excellence Monsieur le Président Mohamed Abdel AZIZ, à tous les nouveaux et secteurs a entrepris des reformes sans aucun doute stratégiques et bénéfiques pour la Mauritanie dans le cours et long termes. Il est nécessaire de faire accompagner ses reformes d’un renouvellement de la classe politique pour apporter du sang neuf et  faire participer activement des jeunes dotés d’éthique et de valeurs  pour assurer le développement d’une Mauritanie en mouvement dans cette ère nouvelle, objectif premier de son Excellence Monsieur le Président Mohamed Abdel AZIZ.

 

-Que pense la jeunesse des tiraillements politiques entre le pouvoir et l’opposition ? Quel sens donnez-vous au mot dialogue prôné par les uns et les autres?

Il est clair que le gouvernent actuel a entrepris des reformes multiples et multiformes dans tous les secteurs politiques, économiques et les énumérer remplirait votre journal.

Le gouvernent actuel a permis et facilité  une