Le Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) joue les prolongations ; il fait attendre le tout puissant monsieur dialogue du pouvoir, Dr Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf, actuel ministre secrétaire général de la présidence. Après l’accueil favorable que la majorité présidentielle a réservée au tout nouveau président du FNDU, le monsieur dialogue du pouvoir a demandé à rencontrer Me Ould Bouhoubeyni pour relancer le processus entamé avec le forum il y a quelques mois et que les journées préliminaires de concertation pour le dialogue, organisées par le pouvoir, fin septembre dernier avaient fini d’interrompre.
Depuis lors, le gouvernement attend, il attend un FNDU englué, semble-t-il, dans des discussions, notamment au sein du pôle politique qui rassemble 11 partis politiques. Si les syndicats et des personnalités indépendantes sont pour un dialogue avec le pouvoir, pour au moins écouter la proposition du pouvoir, les partis politiques peinent à harmoniser leurs points de vue. Depuis qu’Ould Mohamed Laghdhaf a fait sa proposition, le forum est enlisé dans des débats qui traînent en longueur. Même si on peut comprendre le souci permanent du pôle politique de garder sa cohésion, de rester uni, d’éviter donc l’implosion que nombre de ses détracteurs lui souhaitent, le forum se doit de ne pas donner cette impression de ne gérer que le dialogue. Répondre à une invitation du pouvoir ou accepter d’aller au dialogue ne signifie pas sceller un autre accord. Il suffit tout simplement de rester vigilant, d’éviter de se faire rouler, pour une 2e fois, dans la farine par un pouvoir qu’on suspecte de manœuvrer pour offrir à son chef un 3e mandat et qui refuse de clarifier ses attentes du dialogue qu’il prône depuis bien longtemps.
A en croire certains responsables politiques de l’opposition, le forum fera connaître sa réponse ce mardi. Le pôle politique aura, pense-t-on, terminer ses conciliabules. Et toujours selon nos sources, il y aurait de lourdes tendances pour que le RFD qui se fait tirer difficilement les « oreilles » accepte enfin de franchir le Rubicon. En effet, pour le RFD, le pouvoir n’a jamais respecté ses engagements, du coup, ce principal parti de l’opposition a choisi la prudence, réclamant le maximum de garantie pour aller au dialogue.
Côté pouvoir, on attend sans empressement. Et selon des confidences, on doute justement de l’engagement du RFD qu’on accuse de bloquer le dialogue. Pour nos interlocuteurs, le RFD ne veut de dialogue, ce qu’un haut cadre du parti rejette catégoriquement avant d’ajouter : ‘’on ne va pas se faire avoir deux fois : ou c’est un dialogue franc et sincère, on y va, ou c’est une farce, auquel cas, ce sera sans nous’’ Une position défendue par Me Mahfoudh Ould Bettah, président du pôle politique du FNDU qui prévient que le forum ne participera pas à un dialogue dont le seul objectif est de préparer un 3e mandat pour l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz. Quelques responsables de l’UPR, principal parti de la majorité présidentielle interrogés par le Calame rejettent cette hypothèse et claironnent que le président de la République respectera la Constitution.