Feu Habib ould Mahfoud disait : « Tenez bon ! Ils partiront. Nous, nous resterons ». Il a tout à fait raison, le savant intellectuel, et nous lui disons, à notre tour, en son paradis céleste, qu’un intellectuel ne meurt jamais : il demeure à jamais, dans son solide abri éternel.
Le Calame a atteint son millième tirage ! Voilà un vrai exploit à saluer par tous les citoyens honnêtes. Dans un pays régi par la loi des coups bas, sur fond d’égoïsme, de triche et d’amateurisme, où certains complexés sournois, lettrés à l’esprit archaïque, se prennent pour de supers intellos, au-dessus de tout l’Univers, il ne fut certes point simple, à l’honnête et valeureux Calame, d’atteindre son millième tirage ! Crions, donc, haut et fort, « chapeau ! » à son équipe. Ce ne sont guère des fanfarons mais ils viennent de réaliser un exploit surhumain, au pays des mille-et-une facettes. Un si long chemin, jonché d’embûches, parcouru par ces journalistes de talents hors norme, torse bombé par la ferveur de la lutte contre l’arbitraire et les injustices, pour l’ancrage de la jeune démocratie mauritanienne, fermement attachés à la liberté d’expression, à l’égalité entre les citoyens, au respect de la dignité de l’Homme.
Mille numéros, c’est énorme, quand on sait qu’ils furent des milliers, en ce pays, à vouloir la mort du journal, dès ses premières heures de parution. Ce n’est là un secret pour personne. Mille numéros, malgré l’exposition aux risques, injustifiables mais devenus comme « naturels » chez nous, de sanctions, surtout « financières », venant d’en haut en haut du pouvoir et de certains hauts cadres de l’administration mauritanienne. Alors, tous ensemble, chapeau bas et disons, à l’équipe du Calame, mille mercis.
Diko Hanoune