La crise politique, qui perdure depuis quelques années dans notre pays, commence à peser lourdement sur la psychologie de nos concitoyens. On se sent déroutés et désorientés par les appels incessants pour un dialogue qui tarde à venir.
L’élite politique, censée nous diriger vers un futur meilleur, n’arrive pas à se mettre d’accord sur la bonne direction à prendre. Ce qui crée chez le citoyen un sentiment d’inquiétude sur l’avenir du pays.
Ce pressentiment s’aggrave surtout quand on remarque que la recherche du dialogue devient en elle-même une source de discorde et d’accusation réciproque de mauvaise foi des uns contre les autres.
A ce stade, on est en droit de se demander comment peut-on s’entendre si on ne peut avoir la force de s’écouter ?
Si chacun se retranche dans sa tour d’ivoire, on risque de se diriger vers une logique de confrontation qui ne peut qu’encourager des sentiments de frustration et de rancune.
La crise politique deviendra alors, si elle ne l’est pas encore, et le manque de confiance aidant, une crise psychologique entre les acteurs politiques.
Nous savons qu’un problème concret, réel et palpable est plus facile à résoudre que s’il devient un ressentiment qu’on voue à l’égard d’autrui.
Le caractère virtuel vers lequel s’oriente cette crise doit être maitrisé pour que la primauté de l’objectif politique soit toujours gardée en vue.
Il faut ajouter à cela que sur le plan social des revendications à connotation ethnique commencent à apparaître au grand jour dans une certaine frange politique.
Un fait nouveau aussi s’est invité sur la scène politique intérieure, l’immixtion d’institutions étrangères pour dénoncer l’existence d’un disfonctionnement social majeur dans le pays. Ce dernier point doit interpeller nos dirigeants politiques pour intégrer dans tout prochain dialogue politique une dimension Droits de l’Homme. Cela aura pour avantage de consolider la cohésion sociale, condition sine qua none pour garantir l’adhésion générale à tout accord politique et fermer la voie à toute tentative de pression extérieure.
Au total, face à tous ces défis, la classe politique doit- elle toujours considérer que le dialogue politique est simplement un choix optionnel ou doit- il devenir plutôt un impératif catégorique ?
L’objectif à atteindre par chacun de nous doit- il se résumer à continuer à dénoncer perpétuellement ou à toujours apprécier circonstanciellement?
Ne devrions-nous pas fournir un effort suffisant pour se retrouver ensemble autour d’une table pour s’entendre et se comprendre sur l’essentiel, afin d’éviter à notre pays de s’aventurer dans une zone de turbulence imprévisible ?
Mohamed Saleck Deida,
Pdt ORLIE (Observatoire Rajaa de Lutte contre les Inégalités et l’Exclusion)
Tel 22 65 62 61 e-mail : [email protected]