Entre la Mauritanie et les droits de l’homme, c’est une vieille histoire, semée d’embûches et de conflictualité. C’est, peut-être même, la chose la mieux partagée entre tous les systèmes politiques, des indépendances à nos jours. Des affaires sombres. Rocambolesques. Dangereuses. Des premiers aux derniers. Mensonges. Mises en scène. Camouflages. Un cinéma de mauvais goût. Des acteurs peu talentueux. De plate couture. Des vendeurs d’illusions, sur fond de compromissions honteuses. Pour un peu de pain. Pour un peu de promotion. Pour un peu de rien. C’est depuis toujours. La mesquinerie dégoutante. La goinfrerie condescendante. L’ignominie placide. Des citoyens lambda. Des fonctionnaires calculateurs. D’élus, même. Dépités. Voire députés. Normalement honorables.
Genève. Examen périodique universel. Le fameux EPU. Les rapporteurs spéciaux sur tout. Rapporter, c’est plus qu’éloquent. C’est comme l’hypocrisie. Apologique en Mauritanie ! « Qui n’en fait pas ne peut plaire », nous dit un célèbre dicton populaire. Bravo, la Mauritanie. Les succès se suivent et se ressemblent. Les droits de l’homme vont bien en Mauritanie. Les libertés aussi. Regardez. Lisez. Qu’est-ce qu’on ne dit pas ici ? Petit officier. Putschiste. Rebelle. « Tu m’enlèves, je t’enlève ». Belle expression. La plus belle de l’année. Chantage envers la présidente. Quelque chose comme ambassade de la Mauritanie au Maroc, paiement, voitures diplomatiques, père, factures….Les gens ont le droit de tout dire. La liberté de tout écrire. De crier. De sauter. D’invectiver. D’aller se promener partout. Sur l’avenue Aziz, sur l’avenue Messoud. Qui ne serait, semble-t-il, pas en bons termes avec la direction nationale. C’est selon, comme dit mon ami. Il paraitrait, comme dit mon autre ami. Il semblerait que le président Messoud soit venu voir le président Aziz pour demander la libération du président Birame et du vice-président Brahim. Le président Aziz aurait dit, au président Messoud, que c’est pas son problème, que c’est lui qui a emprisonné le président Birame, que c’est à lui de décider quand le libérer et aurait même ajouté qu’il porterait l’entière responsabilité de ce qui pourrait lui advenir. Alors le président Messoud se serait fâché sur le président Aziz, pour son refus de libérer le président Birame. Une véritable histoire de présidents. Les droits, c’est quoi ? Les libertés, c’est quoi ? Que le peuple fasse ce qu’il veut ! Qu’il dise ce qu’il veut. Qu’il sorte là où il veut. Mais en laissant aussi les gens faire ce qu’ils veulent. C’est comme ça que les choses peuvent marcher. Dans le calme. Un grand pays des droits de l’homme. La Mauritanie. Les erreurs, c’est du passé. Regardons l’avenir. Et puis d’ailleurs, c’est pas nous. C’est eux. C’est de l’histoire. C’est le récit des événements du passé. Qui veut enfoncer ne doit pas piocher. Le monde a félicité la Mauritanie. Il semblerait. Il paraîtrait. C’est selon. Dis qui t’a dit : « C’est le ministre de la justice qui aurait dit, au porte-parole du gouvernement qui a dit, à une certaine partie de la presse dont l’imbattable AMI. Les rapporteurs onusiens et leurs assistants n’ont pas peur de la Mauritanie. Or, il ya que la peur ou l’envie. La Mauritanie n’a ni char ni poisson. Ya pas meilleure politique que de laisser les peuples dire tout. En long et en large. En diagonale et en perpendiculaire. Puis faire ce qui nous passe par la tête. Tout ce qui nous passe par la tête. Fortuit. Important. Entre les deux. Ya pas meilleure politique que celle du chien qui aboie, la caravane passe. Le peuple aboie, le président fait ce qu’il veut. Libre à celui-là de manifester dans les rues, devant les ministères et la Présidence. Il est dans son droit. Les droits humains, c’est quoi ? C’est la somme des libertés individuelles, collectives et des droits quelconques vachement exprimés. Insolemment ignorés. Le monde n’est pas fou. Il a des yeux. Il voit. Le siège de la SNIM. Le nouveau marché en construction. Les conseils de ministres. Les voyages présidentiels. Un pays qui (super)march(é). Quand même. Salut.