Faits divers… Faits divers… Faits divers…

5 November, 2015 - 01:22

Le rapt devient monnaie courante :

La culture de la violence et du crime commence malheureusement à s’ancrer en Mauritanie. Faute aux chaînes de TV étrangères qui passent le temps à diffuser des  films d’horreur et de crimes ? Nombre de familles ne se soucient pas de ce que leurs enfants s’abreuvent de telles images. Une banalisation probablement déterminante dans le développement accélérée du crime dans le pays.

Longtemps inconnu chez nous, le rapt est ainsi devenu presque quotidien. Au cours des quatre derniers jours, trois enlèvements de filles ont défrayé la chronique. S. S. M. se rendait, en taxi, à Arafat, quand un autre passager qu’elle connaissait l’a obligée à en descendre avec lui, prétendant qu’elle est sa femme. Le taximan a cru le jeune homme et l’a aidé.  S. S. M. affirme avoir été violée et battue par l’individu en question, prénommé Sidi. Arrêté par la police, il sera vite relâché, suite à l’intervention d’’un de ses parents, « influent », aux dires de la victime.

A Zouérate, un homme a kidnappé une jeune femme la nuit, la forçant à monter à bord d’un véhicule de location. Heureusement, la scène n’a pas échappé à une patrouille de police, alertée par les cris de détresse de la fille. Se dirigeant vers l’extérieur de la ville, le kidnappeur finit par remarquer qu’il est filé, freine, descend et disparait dans l’obscurité. Son téléphone portable oublié sur le siège va permettre de l’arrêter, dès le lendemain.

Le troisième rapt a eu lieu au quartier Mechrou de Teyaret. Une jeune fille marchait, très tôt la nuit, dans une avenue  grouillante de monde, près du fameux four Ould Sebrou. Soudain, deux jeunes hommes descendent vivement d’une Toyota Avensis aux verres fumés, obligent la demoiselle à y embarquer, sous les yeux  ébahis de la foule. Personne n’a levé le moindre petit doigt. « Tout s’est passé en moins de trois minutes, on n’a même pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait », racontent des témoins.

 

Les victimes des charlatans

Le quartier Riyad – PK, en jargon populaire – est une zone réputée de délinquance et de crimes. Cette semaine, ce quartier périphérique de Nouakchott a connu une étrange affaire. Les voisins d’une famille étrangère, nouvelle au quartier, se voient, chaque nuit, alertés par des pleurs et des appels de détresse. La voix est celle d’une fillette en bas âge. Au début, on croit qu’il s’agit d’une banale correction parentale. Mais la chose se répétant, toujours tard la nuit, les voisins s’en inquiètent d’autant plus qu’on ne voit jamais sortir la fillette. Ils décident d’informer la police.

La visite des pandores permet de découvrir une bien triste situation. Bel et bien enfermée dans une chambre, la gamine porte de nombreuses traces de torture et de coups. Interrogée, elle déclare avoir été enlevée par quelqu’un, il y a deux mois, au Mali, alors qu’elle rentrait de l’école. Son ravisseur l’a confiée (vendue ?) à cette famille qui pratique, dit l’enfant, la sorcellerie. Chaque nuit, le couple passait des heures à la torturer, en « sacrifice aux esprits ». La police a confié la pauvre martyre aux soins d’une association de bienfaisance locale, tandis que ses tourmenteurs se sont retrouvés au violon.

Les méfaits du charlatanisme ne datent pas d’hier. Des dizaines de nos citoyens se sont fait rouler dans la farine par de tels escrocs, le plus souvent étrangers, habiles, eux, en l’art de multiplier les billets. Une fois la somme d’argent avancée, les lascars ne tardaient, évidemment  pas, à disparaître avec, laissant leurs victimes se lamenter de leur pitoyable crédulité.

Le cas du python fétiche du malien qui dépluma des dizaines de personnes à Nouakchott est toujours dans les mémoires. Coincé et mis au placard, ce charlatan avait fini par être relâché et  expulsé. Quant à son serpent marabout, il mourut d’on ne sait trop quoi, après  quelques mois de mise sous scellés, dans les caves du palais de justice de Nouakchott.

 

Une brave femme à Tarhil

Le quartier périphérique Tarhil se trouve au sud-est de Nouakchott. Il est considéré comme la zone la moins sûre de la ville. La plupart de ses habitants n’osent pas sortir la nuit et ne dorment que bien barricadés. Des bandes de malfaiteurs y font la loi, à la barbe et au nez des forces de sécurité. La gendarmerie ne patrouille que dans quelques secteurs, ce qui laisse les mains libres aux bandits qui sévissent un peu partout.

Zeynabou est une femme divorcée, mère de trois enfants en bas-âge. Elle habite, avec sa petite famille, au quartier Gaza, dans une maison en zinc, composée de deux chambres. Il y a quatre nuits, elle est réveillée, à une heure tardive, par un bruit suspect. Armé d’une machette, un gaillard au teint foncé pénètre dans la chambre, après avoir forcé la porte. « Qui es-tu ? », crie la femme folle de terreur. « Quelqu’un venu te violer et te tuer ! », répond l’indésirable visiteur. Il la saisit aussitôt au bras et essaie de l’immobiliser. Tout en hurlant au secours, elle lui balance une sacrée gifle qui le touche à l’œil. Le bandit la blesse au bras, avant de s’enfuir dare-dare car les  voisins rappliquent ! On tente de le rattraper. En vain : le lascar court vite, en chaud lapin qu’il est. Evacuée d’urgence à l’hôpital, la courageuse dame y verra son hémorragie stoppée et son état est jugé stable. Quant au bandit qui devra peut-être porter quelques jours un bandeau sur son œil tuméfié, il court toujours dans la nature, comme beaucoup d’autres.

 

Mosy