C’est vrai qu’il y a des choses qui ne font ni avancer ni reculer. Pourtant, qui n’avance pas, recule. Et qui ne recule pas, avance. Simple question de logique. Je sais qu’il y a une troisième possibilité. Ne pas avancer, ne pas reculer, c’est marquer le pas. Mais, moi, je n’aime pas ce terme. Ça renvoie aux militaires. Les militaires rappellent la guerre, au pire, et les coups d’Etat, au mieux, contre les régimes démocratiquement élus et contre les transitions. Et la guerre, ce n’est pas bon, ce n’est pas bon. Tout comme les coups d’Etat. L’Afrique reste, en ce vingt-et-unième siècle, le seul continent qui pourvoit encore le Monde de « Diendiérés ». Par ci. Par là. Si bien qu’au bout du fusil, on a l’impression qu’il y a le pouvoir. C’est dans l’air du temps, les Diendiérés. Et nous, en cela, on n’a de leçon à recevoir de personne. Vive notre Diendieré national ! Mais, bon, comme on dit, tout est bien qui finit bien. BASEP ou RSP, c’est du kif-kif. Et puis, bon Dieu, qu’est-ce qu’ils ont contre la sécurité présidentielle ? Surtout chez nous où ça peut pleuvoir le plomb à tout moment. Comme un jet de pierre. Le tir, quand ça part, tu n’en es plus maître. Ça peut faire des dégâts partout. Même là où tu le prévois le moins. Au moins trois à quatre tirs en moins de quatre ans. Une balle paralysante. Une balle « estomactique » puis une autre « mandarinière » qui ont, toutes deux, la particularité d’être présidentielles. Puis, l’autre soir, juste il y a quelques jours, les usagers et les voisins d’une célèbre station de gasoil ont eu très peur, à cause de rafales tirées, en l’air, par un intouchable de cette république de la mandarine. Les armes, les balles, les gladiateurs et cowboys de westerns en Mauritanie, il y en a, hein ! Mais il faut pas être n’importe qui, hein ! Regardez les clubs. Pardon, l’association du tir à la cible qui fait polémique. Ce sont des armes de toutes sortes. De tous calibres. De toutes provenances. De l’insécurité pour faire de la sécurité. Paradoxal. Hé bien oui. C’est la Mauritanie. Quoi dire que de se taire ou être soit de l’opposition, soit un ami de Birame, soit un satan qui menace dangereusement l’unité nationale. Les chinoiseries. C’est comme les rumeurs à la mauritanienne. C’est comme partout à travers le monde. Il y a des choses qu’on voit. Il y a des choses qu’on entend. Le ciel est là. La terre. La présidence. Les goudrons tout noirs. Tout nouveaux. Comme diraient Ould Maham ou Ould Diay : « Qui n’a pas vu tout ça ? C’est pourtant visible. C’est clair ». Voir, c’est voir. Y a rien à dire. Comme l’autre fois, il est là, le Président, en boubou de fête, pour faire la prière. Puis, quelques minutes après, il est là, enfilant son costume avec Madame « dans son dos », pour ne pas dire ce que feu Khayar aurait dit à feu Moktar. Puis, pfffffffffffffff vers Washington, pour terminer la fête. Ne tirez pas. Ne pas fâcher, nous s’amuser. C’est le sommet du genre. C’est peut-être pourquoi Madame est partie. La Chine, c’est, semble t-il, le pays au monde qui a le plus grand nombre d’hommes d’affaires de moins de quarante ans. C’est pourquoi le jeune fils de son Excellence est parti. Et pour ne pas faire du « blanc » les filles et leurs maris. Les voyages, les missions, les ONG et autres gendres, cousins, proches, tout dedans, tout dehors. Meskin Sidi. Meskine Khatou. Meskin même Maouiya. Qu’Allah accorde sa miséricorde à El Hajjaj ! Combien il était juste ! Milan Expo, c’était il y a plusieurs semaines. J’ai pas vu, moi. J’ai pas été. Mais cette femme qui a manqué de respect au Président, en le traitant publiquement de tout ! Au point qu’il faillit tomber de rage. Les coulisses, c’est pas seulement que Macky Sall soit venu déguster un verre de thé à la menthe dans le stand mauritanien. « La nouvelle reste dans la maison », c'est-à-dire que tout se sait, même après un moment. Il y a des gens dont les langues sont fourchues. Impossible de les retenir de raconter ce qu’ils ont entendu ni ce qu’ils ont vu. On voit. On entend. On invente. Ainsi, ça roule comme ça peut. Salut.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».