S’il ya un phénomène qui a tendance à se propager dans notre société, c’est bien la médisance. Définie comme le fait d’évoquer quelques aspects de la moralité, du caractère, d’actes, du comportement d’une personne en son absence. La médisance bannie par toutes les religions révélées n’est pas seulement l’apanage des femmes. Les hommes aussi s’y adonnent. A la maison, dans la rue, les salons de beauté, les bureaux, au marché, la médisance demeure le défaut le mieux partagé. Que l’on soit connu ou anonyme, riche ou pauvre, il est pratiquement impossible en Mauritanie d’échapper à la rumeur ou à la médisance, « les gens racontent du n’importe quoi sur des personnes qu’ils ne connaissent même pas ». Ce phénomène est accentué par le chômage des jeunes qui ont fini par faire de la médisance une véritable distraction. « Il y a  des personnes qui n’ont aucune retenue, elles parlent sur le dos des autres, matin, midi et soir, et  en toute circonstance ». Toute est question d’éducation. « C’est dans les salons de coiffure que se racontent les potins les plus fous de Nouakchott et Nouadhibou ». En tout état de cause, ce n’est pas demain que la médisance va disparaitre de notre société. Au contraire, le phénomène risque d’empirer avec notamment le développement de l’internet et la complicité des médias qui offrent chaque jour des potins  toujours aussi croustillants les uns que les autres.

AHMED BEZEID OULD BEYROUCK

                                                    CHRONIQUEUR  POLITIQUE