Depuis plus d’un mois, une fièvre, que certains appellent la dingue, fait des ravages singulièrement à Nouakchott. Au début, on lui a attribué des noms de quartiers où elle s’est manifestée la première fois (Dar Naim, Arafat…). Et pendant longtemps le gouvernement s’est refusé à reconnaître la véritable nature de cette fièvre qui fait des ravages dans les familles. Il suffit de se rendre dans les services d’urgence de nos structures hospitalières pour constater les dégâts. Les patients sont couchés à même le sol avec des perfusions. Les cabinets et autres pharmacies disséminés dans les quartiers de la banlieue ont profité des malheurs des démunis pour faire flamber les prestations. Une perfusion atteint jusqu’à 7000 Um. La fièvre est contagieuse, elle peut frapper toute une famille.
La perfusion est recommandée par les traitants après avoir ingurgité paracétamol, doliprane, Efferalgan, Dafalgan, Aspégic, combiné, le plus souvent avec des antipaludéens… Les patients ont eu même recours aux feuilles d’arbre de nivaquines qu’ils chauffent, boivent et/ou se lavent avec … Cette fièvre est très têtue, elle peut durer plus de 2 semaines.
Curieusement, et en dépit des ravages qu’elle commet, le ministère de la santé ne s’est pas officiellement prononcé. Seul un médecin mauritanien a rompu le silence, affirmant qu’il s’agit bel et bien de la fièvre de la dengue conseillant aux patients de s’abstenir de prendre de l’Aspégic alors que d’autres associent ce médicament à des antipaludéens pour lutter contre cette fièvre qui, en plus des maux de tête, de la fièvre vous ôte tout envie de manger. Tous les plats perdent leur saveur. Même l'eau perd son goût naturel. Certains malades ont eu recours à des plats à base de feuille de carcadet (bisap) pour combattre la faim qui les mine. La fièvre met du temps à disparaître du corps. Ses effets continuent longtemps à persister. De l’avis de ceux qui en ont souffert, pendant longtemps, on ressent les douleurs des articulations, on devient très sensible au soleil et à la chaleur.
Hormis des campagnes de pulvérisation dans la ville, rien n’est fait pour éradiquer cette pandémie. D’abord pour connaître ses origines, ensuite pour trouver un traitement approprié pour les malades atteints de cette fièvre dangereuse. Les ordures, les eaux usées qui stagnent dans tous les quartiers, avec comme conséquence la prolifération de gros moustiques seraient-ils à l’origine de cette fièvre ? A en croire certaines informations, des prélèvements auraient été effectués et envoyés à l’institut Pasteur de Paris. Croisons les bras et attendons les résultats.
Certains, à Nouakchott estiment même que la campagne de pulvérisation dans la capitale a plus contribué à irriter les moustiques qu’à les éradiquer.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !